L’Ermitage investit pour préserver le prix du lait

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Daniel Gremillet et  Rémy Benoît de la coopérative Ermitage
Après 36 ans à la tête de l'Ermitage, Daniel Gremillet (à gauche), transmet le flambeau à Rémy Benoît. " Nous voulons profiter de notre situation géographique pour rester un acteur fromager à l'export, tout en gardant notre place sur le marché français." (© Jérôme Pezon)

La coopérative des Vosges change de présidence, mais pas de stratégie : maîtriser ses coûts et investir pour demeurer un acteur fromager majeur sur les marchés français et à l’export.

« Le prix du lait des producteurs de ­L’Ermitage est à son plus haut niveau jamais atteint en 2024, à 523,18 € en moyenne », rappelait Daniel Gremillet, pour sa dernière année à la tête de la coopérative vosgienne, lors de son assemblée générale. Si la tendance à la hausse est largement partagée, le prix versé par L’Ermitage reste supérieur à celui de son environnement, grâce à son mix-produit fromager et ses coproduits.

En 2024, malgré un ralentissement des livraisons à partir d’octobre en raison de l’impact de la FCO-3, le volume de lait collecté affiche une hausse de 3,4 %, à 506 Ml.

Tirées par une consommation intérieure soutenue en fin d’année, notamment sur les spécialités à consommer chaud (raclette, tartiflette), les ventes de fromages progressent de 3,9 %, soit un total de 58 500 tonnes de fromages commercialisées, dont 16 % sous signe de qualité (munster, morbier, comté, mont-d’or, langres, emmental grand cru). Ainsi, avec la bonne tenue du prix de la matière grasse et malgré la baisse des cours de la poudre de lactosérum, le chiffre d’affaires consolidé progresse de 5,7 %, à 536 M€, pour un résultat net de 13,7 M€.

Reprise de dix éleveurs Lactalis

Dans le détail, la coopérative enregistre, en 2024, un recul des ventes à l’export de 6,3 %. Après des négociations commerciales particulièrement tendues avec la distribution, elle aborde celles sur les MDD dans un contexte de forte concurrence de l’emmental européen, qui génère une part d’incertitude pour 2025. L’emmental est en effet une fabrication stratégique qui permet de gérer les excédents de lait saisonniers. C’est pourquoi le conseil d’administration a décidé d’un prix d’acompte de 450 € au premier semestre et a fixé le prix du volume C à 370 €.

Il a aussi décidé de n’accueillir que dix producteurs lâchés par Lactalis dans le Grand Est, sur sa zone de collecte, à échéance d’août 2026, soit l’équivalent de 7 Ml supplémentaires. « Le conseil d’administration est attentif à ce que les volumes de lait collectés sur les sites du groupe soient en adéquation avec ses parts de marché et celles qu’il est en mesure de conquérir », ajoute Daniel Gremillet. « Il s’agit aussi de rester cohérent sur la maîtrise de nos coûts, rappelait son successeur, Rémy Benoît. Chaque litre de lait supplémentaire contribuera à réduire notre coût de collecte. »

C’est cette stratégie réaffirmée qui assure aux producteurs un prix du lait mieux-disant, tout en consolidant la solidité financière du groupe : des fonds propres supérieurs à 50 % du total du bilan qui permettent d’investir régulièrement dans la modernisation de ses sites industriels des Vosges et de Franche-Comté. En 2024, la coopérative a ainsi investi près de 13 M€ et elle annonce une nouvelle phase d’investissements majeurs dès 2025 pour, à la fois, renforcer sa productivité et développer des produits accessibles et consommables toute l’année sur le marché intérieur comme à l’export, où elle réalise 17 % de son chiffre d’affaires.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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