Après une année 2024 marquée par une chute de l’activité laits infantiles en Chine et des déboires industriels à digérer, la coopérative Isigny-Sainte-Mère envisage 2025 sur des bases solides.
« En 2025, le démarrage de l’activité est soutenu et nos outils sont pleins ! », s’est félicité Gérald Andriot, directeur général de la coopérative Isigny-Sainte-Mère, lors de son assemblée générale le 28 mai dernier. Ce, après une première année mouvementée.
L’unité 3 de production de poudres de lait est enfin opérationnelle depuis six mois, avec un rythme de production annoncé à 100 tonnes par semaine. La montée en charge d’un tel outil sera évidemment progressive, mais elle permet déjà de « soulager tout le monde », selon le président Arnaud Fossey. Car la demande en poudre de lait infantile depuis la Chine pour la coopérative est repartie en forte hausse depuis le début de l’année, à l’image des niveaux de 2022, provoquant la saturation des unités 1 et 2.
Rapatriement de production
Parallèlement, le directeur général indique avoir « identifié de nouveaux relais de croissance en lait infantile à l’export », avec de nouveaux partenariats qui pourraient être annoncés d’ici à la fin de 2025. Par ailleurs, la laiterie aura désormais en charge la production intégrale des gammes à base de lait (hors lait de chèvre) de son partenaire associé chinois Health and Happiness (H & H), depuis l’arrêt du partenariat avec le danois Arla et le rapatriement de ses productions. En outre, H & H lance une nouvelle gamme de lait infantile pour la France avec Inostime, la seule gamme proposée à la vente enrichie en lactopontine, une protéine présente dans le lait maternel.
« Nous continuons de croire dans le lait infantile comme notre meilleur atout pour valoriser le lait écrémé qui est aujourd’hui très mal valorisé [sur les marchés standards Spot ou poudre, NDLR] », appuie le président.
Le marché semble en effet s’être largement assaini pour la laiterie, après une période néfaste de dégagement massif de poudres issues d’anciennes formules sur le marché chinois, en prévision de l’instauration de nouvelles normes par la république populaire. Dans ce contexte dégradé, la coopérative a essuyé en 2024 une année noire concernant la commercialisation du lait infantile, dont les volumes commercialisés ont chuté de 43 000 à 35 000 tonnes.
Beurres, crèmes et fromages préservent la rentabilité
La laiterie profite à plein, depuis le début de 2025, du fort dynamisme des segments beurres, crèmes et fromages (BCF) aussi bien en France qu’en Europe, Asie et Moyen-Orient, d’autant plus que les difficultés de 2024 sur la nouvelle ligne de conditionnement des mimolettes sont résolues après l’apport de correctifs. Ce dynamisme de demande en BCF s’était déjà installé en 2024, ce qui a d’ailleurs permis à l’entreprise de préserver une rentabilité positive sur l’année écoulée. Ainsi, l’excédent brut d’exploitation est resté positif en 2024, à 31 millions d’euros bien qu’en baisse de 39 % par rapport à 2023. Le chiffre d’affaires s’est lui déprécié de 15 % (548 millions d’euros). Sur la période, le prix de base du lait pour les producteurs s’est élevé à 430 €/1 000 l pour un prix total moyen, toutes primes incluses, de 537 €/1 000 l. Du fait de signaux plus positifs, le prix du lait de base en cette première partie de 2025 s’élève à 450 €/1 000 l, soit 20 €/1 000 l de plus qu’en 2024.
Le principal challenge de la laiterie en 2025 sera surtout d’éviter les « facteurs limitants critiques » sur la production comme l’approvisionnement en ingrédients techniques non laitiers pour la fabrication des formules de laits infantiles ou — encore et toujours — la matière grasse laitière.
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