Crédit Agricole : une année record sur fond de hausse des taux

Tirelire
4,5 Md€ de prêts ont été accordés au premier semestre 2023 par le Crédit Agricole. (©garten-gg - Pixabay)

Après l'année record et 2022, les niveaux d'investissement dans le monde agricole restent élevés. Si la hausse des taux et la décapitalisation réfrènent quelque peu les investissements, les bons résultats rencontrés dans la majorité des filièrest son moteurs.

À l'occasion du Space, le Crédit Agricole a présenté ses résultats pour l'année 2022-2023, et les voyants sont au vert. « Sur le marché de l'agriculture, c'est le meilleure année enregistrée pour le groupe », se réjouit Jean-Christophe Roubon, directeur marché de l'agriculture Crédit Agricole SA. « Nous avons presque frôlé les 10 milliards d'euros de prêts accordés ». À noter que les niveaux d'emprunts oscillent généralement entre les 7 et 9 milliards.

Conférence du Crédit Agricole au Space 2023
Les prêts accordés par le Crédit Agricole en 2022 sont en hausse de 13 % par rapport à 2021. ( © Terre-net Média)

En cause, un contexte atypique, mais favorable pour la quasi-totalité des secteurs d'activité agricoles. « L'année a été bonne en termes de production, comme d'opportunités de commercialisation, et cela a un impact direct sur la capacité d'investissement de nos clients. »

Un exercice record en 2022

Parmi les principaux moteurs de cette croissance figure le matériel agricole. Près de la moitié des réalisations du Crédit Agricole sont des Agilor. « Cela s'explique par la hausse des prix du matériel, alors que le nombre de dossiers traités progresse peu (+ 2 %). » 

Dans le même sillage, le bilan de l'année 2023 s'annonce positif, mais l'enthousiasme est moins grand. « Le réalisé devrait être un peu au-dessus de la moyenne quinquénale », poursuit l'expert, mais entre fluctuation des prix de l'énergie et inflation, l'aval de la filière commence à avoir du mal à répercuter ses coûts de production. « Dans l'ensemble, le secteur agricole va bien », détaille Jean-Christophe Roubon, « mais l'agroalimentaire connaît des difficultés, avec d'importantes fluctuations du prix de l'énergie, l'inflation... Ces problématiques ont remonté la chaîne de valeur l'année dernière et se concentrent aujourd'hui sur l'aval ».

Des taux à un niveau inédit

La hausse des taux d'intérêt a également tendance à freiner les investisseurs. « Le principal taux de référence au niveau de la BCE est à 4,25 %. Il était de 0,25 % il y a un an », indique Michèle Guibert, secrétaire générale au Crédit Agricole de Bretagne. Un choc violent pour tous les acteurs de l’économie.

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