Des épisodes caniculaires récurrents, une baisse marquée des précipitations en été… La pousse de l’herbe marque un arrêt de plus en plus net. Pour apporter un complément de ressources fourragères, à faire pâturer ou à récolter, les intercultures d’été sont une piste à explorer.
Après une prairie ou un méteil ensilé pour une implantation mi-mai, si les conditions d’humidité le permettent, osez les intercultures ! Lors du Salon de l’herbe, les chambres d’agriculture et Arvalis ont présenté les comparaisons d’espèces menées sur leurs plateformes d’essais.
Intercultures pâturables : plus de 4 t MS/ha en 2 cycles de pâturage
Les intercultures ont été implantées mi-mai. Deux cycles de pâturage ont été effectués, mi-juillet et fin août, avant de réimplanter une prairie ou une céréale. Afin de contenir les coûts, il n’y a eu ni fertilisation minérale, ni désherbage. Selon la vitesse de levée, il y a eu plus ou moins de salissement « mais cela ne semble pas avoir d’impact sur le rendement », précise Stéphane Boulent, chargé de projets fourrage à la chambre d’agriculture de Bretagne.
Selon les associations, les rendements vont de 3,4 à 5,1 t MS/ha, pour une moyenne de 4,3t MS. 60 % du rendement sur le 1er cycle. Avec 5,1 et 4,9 t MS, les associations de teff grass ou de chicorée avec le trèfle d’Alexandrie se sont montrées les plus productives. « Avec, en moyenne, 1 UFL et 20 % MAT, les intercultures donnent des valeurs alimentaires plus que satisfaisantes », souligne Stéphane Boulent. Et ce pour un coût de 175 €/ha, soit 40 à 50 €/t MS valorisé.
Même dans une année sèche comme 2020, le teff grass et la chicorée tirent leur épingle du jeu malgré le manque d’eau. À l’inverse, le RGI et l’avoine sont plus pénalisés par les conditions séchantes.
Attention à quelques points de vigilance. L’avoine épie rapidement. Le teff grass épie à chaque cycle, il sera mieux valorisé avec des retours rapides pour 3 ou 4 pâturages plutôt que 2. Si la végétation est haute, au-delà de 1,5 m, comme ça peut être le cas avec des sorghos, il y a beaucoup de pertes par gaspillage. Des essais sont en cours avec des pâturages à des stades différents pour optimiser le rendement et la valeur alimentaire.
Intercultures récoltables : des compléments de stocks non négligeables
Également après une prairie ou un méteil ensilé tôt, il est possible de semer mi-mai une interculture qui sera récoltée. Arvalis a testé différentes graminées multicoupes : sorghos grain, mâle stérile, PPS, BMS, moha, millet perlé, teff grass. Deux cycles de récolte ont été réalisés, avec des rendements cumulés de 6,8 t MS/ha pour le teff grass à 10,5 t MS/ha pour les sorghos multicoupes. « Il n’y a pas eu de différence significative de rendement entre 2021 et 2022, présente Carole Gigot, ingénieure régionale fourrages Arvalis. Ce qui est bon signe pour la possibilité de production lors des étés chauds et secs ».
En terme de valeurs alimentaires, les teneurs en MAT moyennes sont de 13 à 14 % pour le 1er cycle, autour de 10 % pour le 2e cycle. Les teneurs en MAT sont plus élevées pour les espèces les moins productives, ce qui donne des productions à l’hectare assez proche, autour de 900 kg à 1 tonne de MAT sur 2 cycles.
Pour aller chercher de la quantité tout en conservant la qualité, pour des animaux à moindre besoin, il faudra viser le stade dernière feuille étalée. Pour des animaux à plus fort besoin, mieux vaut privilégier la qualité donc récolter plus tôt, au stade épi 10cm.
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