Le RGI, incontournable dérobée d'hiver, reste très compétitif en termes de rendement face aux associations céréale-légumineuses. Lorsqu'il est associé, son aggressivité ne permet pas un bon développement de la légumineuse ; en culture unique face à une association céréale-légumineuses, la teneur en MAT constitue son seul point faible.
Face à la recherche d’autonomie protéique et à la hausse du coût des intrants, les associations de céréales et légumineuses apparaissent comme une voie d’avenir pour les dérobées d’hiver. Lors d’une conférence au sommet de l’élevage, Mickael Venot, ingénieur agronome spécialisé en productions fourragères pour Arvalis, a présenté différentes associations céréale - légumineuses, alternatives au traditionnel RGI (Ray-Grass d’Italie), et leurs différences en termes de rendement, et valeur alimentaire (UFL et MAT).
Les expérimentations ont comparé différentes associations à base de seigle fourrager et légumineuses (féverole, vesces, et trèfles), face à un témoin RGI.
Production : le RGI reste la référence en rendement
Selon les résultats d’essais, « un RGI en coupe classique récolté au stade dernière feuille pointante / épiaison est le plus productif en rendement (TMS/ha) par rapport aux associations, avec près de 9 TMS/ha. Le RGI précoce lui, frôle les 6 TMS/ha », rapporte l’ingénieur agronome. « Avec 3 semaines de différence sur la date de récolte, on gagne 3 TMS/ha, mais au prix d’une valeur alimentaire plus faible », poursuit-il. Toutefois, certaines associations de seigle et trèfle parviennent à rivaliser la productivité du RGI en coupe précoce, offrant une alternative intéressante selon les besoins du troupeau.
« L’association seigle fourrager – féverole – vesce velue – trèfle incarnat se distingue par sa teneur en MAT atteignant 15,6 %, grâce à la forte proportion de légumineuses ; composant jusqu’à 70 % du couvert ». Inévitablement, le RGI classique affiche une teneur plus faible, inférieure à 12 %.
« La plupart des mélanges se situent autour de 13,5 % de MAT, tandis que les associations seigle – vesce dépassent parfois 14,5 % ». Cependant, malgré leur richesse en protéines, ces mélanges ne produisent pas forcément plus de protéines par hectare, en raison de rendements plus faibles. En comparaison, le RGI classique peut produire jusqu’à une tonne de protéines par hectare, étant donné son rendement.
Valeur énergétique : peu de différences significatives
Aucune différence statistique notable n’a été observée entre les différentes dérobées. Les RGI conservent généralement une valeur UFL légèrement supérieure (aux alentours de 0,9 UFL/kg MS), confirmant leur bonne digestibilité, l’association qui présente la teneur en UFL la plus faible est le seigle – trèfle incarnat, avec 0,86 UFL/kgMS.
Bilan économique : un équilibre à trouver
Côté coût, le RGI seul constitue la seule modalité qui nécessite une fertilisation azotée ; chiffrée à environ 107 €/ha pour l’apport de 90 unités d’azote/ha fractionnées en deux apports. Les associations céréales-légumineuses, quant à elles, ne nécessitent pas de fertilisation azotée, mais leur coût de semences est plus élevé, notamment pour les mélanges intégrant vesces et féveroles, « dépassant parfois 165 €/ha. Les trèfles représentent une option intéressante, offrant un compromis entre richesse en MAT et coût maîtrisé, notamment pour les trèfles de Micheli et incarnat », conclut Mikael Venot.
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