Les couverts végétaux présentent de bonnes valeurs nutritives pour les animaux (96 g PDI/UFL en moyenne). Leur utilisation au pâturage ou en affouragement en vert nécessite toutefois une étude préalable de leur valeur énergétique et azotée ainsi qu’une évaluation de leur risque acidogène. (Article initialement paru le 20/11/2019)
Arvalis-Institut du végétal a évalué les valeurs nutritives d'une vingtaine de couverts utilisés comme cultures intermédiaires sur sa station expérimentale de La Jaillière (44) : moutarde blanche, radis, millet, moha, avoine strigosa, colza fourrager, RGI, etc.
0,76 UFL/kg MS, 74 g de PDIE et 97 g de PDIN/kg MS de moyenne pour les couverts végétaux.
Les valeurs énergétiques des couverts, estimées à partir des dégradabilités de la matière sèche et des fibres NDF après 48 h d’incubation (essais in sacco, avec sachet nylon dans le rumen), s'élèvent en moyenne à 0,76 UFL/kg MS (de 0,48 à 0,90 UFL/kg MS).
Le calcul de la dégradabilité de la matière azotée totale a permis de préciser les valeurs azotées des fourrages calculées en moyenne à 74 g PDIE et 97 g PDIN par kg MS avec cependant une très grande variabilité en fonction du type de fourrages et du stade de récolte.
Des valeurs nutritives élevées pour les couverts semés en août et exploités en novembre
Les couverts semés en août et exploités en novembre présentent des valeurs nutritives élevées lorsqu’ils sont exploités avant les stades floraison ou épiaison, dépassant 0,75 UFL/kg MS de teneur en énergie et 100 g de PDIN/kg MS.
Avec 111 g PDIE/UFL et 195 g PDIN/UFL en moyenne pour les espèces étudiées, les légumineuses confirment leur intérêt pour apporter des protéines digestibles à moindre coût.
Avec 85 g PDIE/UFL, les crucifères exploitées avant floraison présentent un bon équilibre de valeurs énergétiques et azotées.
Alexandre Carré du Gnis donne quelques préconisations pour le choix des couverts. Il recommande également de privilégier les semences de qualité et de s'attarder sur la qualité de l'implantation pour maximiser le taux de réussite.
Limiter l’ingestion pour les couverts à stades jeunes
Pour évaluer le risque acidogène, la part de MS dégradée mesurée après 4 heures d’incubation permet de distinguer les fourrages à risque potentiel comme le colza fourrager et le RGI.
Ingérés à un stade jeune, ils présentent une dégradation de matière sèche de l’ordre de 75 % à 4 heures d’incubation dans le rumen. Il est alors nécessaire de prévoir un pâturage au fil ou un affouragement en vert en les limitant à 3-4 kg MS/jour/vache laitière.
Les associations végétales bien valorisées par les animaux
Des essais conduits par Arvalis au cours de l’automne-hiver 2010-2011 ont montré des niveaux de production de matière sèche et de qualité largement en faveur des associations graminées/légumineuses.
Alors qu’un blé ou un colza seuls récoltés en sortie d’hiver ne produisent respectivement que 0,6 et 0,9 t MS/ha, les rendements montent à 1,85 t MS/ha pour une association ray-grass d’Italie/trèfle incarnat.
Les complémentarités de valeurs nutritives entre familles botaniques renforcent l’intérêt des mélanges d’espèces en interculture. Ces couverts peuvent être exploités par les bovins et les ovins pour prolonger la saison de pâturage en fin d’été et automne et ainsi limiter l’utilisation des fourrages conservés.
Un essai sur deux ans mené à Mirecourt (88) par la Chambre d’Agriculture des Vosges et l’Institut de l’élevage a ainsi montré que les agneaux élevés sous la mère au pâturage sur un couvert hivernal (association de graminées, légumineuses et crucifères produisant 1,85 t MS/ha) ont présenté des croissances supérieures de l’ordre de 20 g/jour (+ 6,5 %) par rapport aux agneaux élevés en bergerie avec du foin et des concentrés. Mathieu Baudouin (79) a sauté la pas en réintroduisant un troupeau de brebis sur des terres céréalières pour pâturer les couverts d'intercultures.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Ils rétrofitent un John Deere en électrique : le verdict après un an d’utilisation
L’armoricaine, support de formation au lycée La Touche
La dégradation de la conjoncture menace le prix du lait
Grâce à une rampe de chargement, Patrick Feuillet paille « avec un seul tracteur »
Herbe et pâturage : une réponse aux enjeux d’aujourd’hui et de demain
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Comment préparer une vache à la césarienne
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Après la Prim’Holstein, la Génétique Haute Performance débarque en Normande
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine