Dans le nord de la Mayenne, la grêle du vendredi 13 juin a endommagé environ 4 000 ha de cultures et des bâtiments dans les exploitations. Stéphane Triguel, éleveur laitier, revient sur cet épisode orageux et les dégâts sur sa ferme.
Synonyme de chance pour les uns, de malheur pour les autres, pour Stéphane et Maryline Triguel le vendredi 13 juin 2025 se classerait plutôt dans la seconde catégorie.
À la tête d’un élevage de 95 vaches Holstein et 25 génisses, à Madré dans le nord de la Mayenne, ils ont perdu ce jour-là une grande partie de leurs cultures, à cause d’un violent orage accompagné de grêlons de la taille de balles de golf. « Ça a duré environ 15 minutes, c’était très rapide ! La pluie a déferlé, 18 mm en un quart d’heure environ. La route et la stabulation étaient complètement inondées. Les grêlons étaient tranchants, ils ont arraché tout sur leur passage même des haies chez des voisins ! », s’étonne encore Stéphane.
« C’était le même couloir de grêle que lors de la tempête de 1999, se souvient l’éleveur. Tous les bâtiments avaient été touchés à l'époque, certains étaient même par terre ! »
Dans les champs, les dégâts sont considérables. Sur ses 125 ha, tout a été impacté. « J’ai 10 ha de maïs complètement détruits, et les 41 ha restant sont très abîmés. J’ai ressemé 10 ha, et pour le reste, j’attends de voir si ça repousse ». Concernant le blé, sur 50 ha, 70 à 80 % sont touchés. Le toit de la stabulation des génisses et celui des vaches sont perforés, et la toiture de la maison est complètement à refaire.
Assurés contre la grêle, mais pas en multirisques climatiques (MRC), les éleveurs attendent désormais le passage de l’expert pour y voir plus clair.
4 000 ha touchés dans le nord-est de la Mayenne
En attendant, Stéphane a acheté 250 t d’ensilage de maïs à un agriculteur qui arrêtait son activité. Il recherche désormais 5 ha de maïs sur pied pour pouvoir nourrir ses animaux cet hiver. Le foin était aussi par terre au moment de l’orage. « J’en ai moitié moins que d’habitude » s’inquiète le Mayennais.
La FDSEA 53 recense 4 000 hectares impactés par la grêle dans le nord-est du département, avec des taux de dégâts allant de 50 à 100 %. « Suite à l’expertise de l’État, il devrait y avoir une reconnaissance d’aléa. Si celle-ci est confirmée, ce sera logiquement le recours au fonds de solidarité nationale, précise Romain Devaux, directeur de la FDSEA. Pour les assurés en MRC, ce nouveau dispositif viendra en complément du taux de prise en charge des assureurs, franchise retirée, jusqu’à un plafond de pourcentage de taux de perte constaté. En 2025, ce taux est fixé à 35 %. Cela ne fera donc pas 100 % de prise en charge, mais plutôt autour de 85 %. Pour les non-assurés, ce sera le même taux de soutien de l’État, uniquement. Il faudra passer par des demandes individuelles transmises à la DDT… ».
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