Clément Nédellec, installé depuis six ans, a remporté le Trophée de l'excellence bio 2021 dans la catégorie producteurs pour son système basé exclusivement sur l'herbe, inspiré de Nouvelle-Zélande où il a passé un an. Même dans le Gers, ses prairies multi-espèces sont productives toute l'année, y compris l'été, et permettent aux vaches de pâturer 365 jours sur 365. Son modèle, qui s'appuie aussi sur l'agroforesterie et la simplification des pratiques, préserve à la fois l'environnement, le bien-être des animaux et celui des éleveurs.
Lauréat dans la catégorie "Producteurs" des Trophées 2021 de l'excellence bio, organisés depuis huit ans par l'Agence bio et le Crédit Agricole(1), Clément Nédellec élève 190 Jersiaises en bio sur 210 ha, uniquement à l'herbe, à Saint-Maur dans le Gers. Un changement de système décidé en 2015 à son retour de Nouvelle-Zélande, où il a passé un an après son BTS productions animales. Ces vaches rustiques sortent dehors toute l'année et pâturent de mars à décembre desprairies multi-espèces : 7 à 8 au moins (ray-grass, fétuque, divers trèfles, chicorée, plantain, pâturin des prés, sainfoin) dont les périodes de pousse diffèrent pour avoir de toujours de l'herbe fraîche avec si besoin, en complément, des fourrages produits sur l'exploitation.
5 000 arbres plantés et 60 ha couverts de bois
Pour que celle-ci soit en quantité et qualité suffisante même l'été, dans une région sujette aux sécheresses, le jeune éleveur a installé un dispositif d'irrigation « original, économe en eau et énergie, conçu par des fabricants locaux » mais d'inspiration néo-zélandaise : variateurs électriques, gestion électronique, pas d'enrouleurs. Et en janvier-février, lorsque la pousse est trop faible, pas de lait : c'est la période du tarissement ! Prairies en pâturage tournant dynamique, couverts végétaux, haies, arbres (plus de 5 000 ont été plantés au sein du Gaec de Loran et 60 ha sont couverts de bois) : tel est l'assolement de l'exploitation qui pratique l'agroécologie et l'agroforesterie.
Ceci afin de capter du carbone, préserver la vie du sol et lutter contre l'érosion, de favoriser la biodiversité et d'embellir les paysages. En outre, les arbres et arbustes fournissent de l'ombre aux animaux durant les chaleurs estivales. Depuis plus de 15 ans, les terres ne sont plus travaillées et le taux de matière organique a bien augmenté. Adhérents à la charte Fermes d'avenir, les Nédellec ont d'ailleurs été primés au concours du même nom en 2019 et 2020 pour l'ensemble de leurs pratiques, qui améliorent également la productivité des prairies.
À chaque génération : changer de système
Lorsque Clément s'est associé avec ses parents, l'atelier laitier a remplacé les grandes cultures et les Charolaises (70 vêlages/an), instauré par ces derniers dans les années 90. Selon lui, les côteaux gersois sont plus adaptés à l'élevage qu'aux productions végétales. Changer de productions, et parfois même de région, à chaque génération semble être une tradition familiale : arrivé dans le département après s'être fait exproprié suite à l'extension de Paris et sa banlieue, le grand-père, producteur laitier originaire de Bretagne, s'était lui lancé dans les taurillons et le maïs.
Pour son installation, Clément a donc investi dans l'achat d'animaux et la construction d'une salle de traite. Quant aux Charolaises, elles sont vendues progressivement, la traite des premières Jersiaises ayant débuté en 2017. Pour réduire la charge de travail et l'astreinte, l'éleveur ne trait qu'une fois par jour et groupe les vêlages de début mars à mi-avril. Et les deux mois sans traire lui permettent de lever le pied et faire autre chose que travailler sur l'exploitation, prendre des vacances par exemple.
Avec des modèles comme le sien basés sur l'autonomie fourragère, notamment sur l'herbe, et une organisation simplifiée, le jeune producteur croit en laproduction laitière et son avenir. Et il encourage les jeunes à s'installer dans la filière lait. Désireux de transmettre son savoir, il accueille régulièrement des étudiants en agriculture sur sa ferme.
(1) Ce concours « récompense les actions innovantes et exemplaires réalisées par la filière bio ». 6 000 € sont versés aux deux gagnants et 1 500 € aux coups de cœur du jury. « L’enjeu n’est plus l’excellence en un domaine, mais la mise au point des systèmes résilients, duplicables, qui pourront inspirer d’autres acteurs dans d’autres régions, en s’inscrivant dans la richesse de leurs territoires », met en avant sa présidente. Les prix seront remis au Salon Tech&Bio à Valence en septembre prochain. Si l'exploitation de Clément Nédellec a été choisie, c'est parce qu'elle repose sur un modèle « vertueux sur le plan environnemental, économique et social » (travail des éleveurs, partage de savoir-faire).
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