Pour la deuxième année, Innoval publie son Observatoire de l’élevage, issu d’une enquête réalisé auprès des éleveurs laitiers en janvier 2024.
Premier enseignement : 68 % se déclarent optimistes pour l’avenir, et même 81 % chez les 18-29 ans. « Ce résultat est d’autant plus intéressant que l’enquête a été réalisée pendant les mouvements sociaux agricoles, analyse le directeur de la coopérative Yann Lecointre. Dans le même temps, 62 % confirment leur volonté de conserver la même taille de troupeau à échéance 2035, d’en tirer la quintessence, et de limiter le temps de travail. » Avoir plus de temps pour soi, sans pénaliser le revenu, est une priorité stratégique pour 50 % des éleveurs enquêtés qui évaluent leur temps de travail à 55 heures/semaine. Dans le détail, on est loin des 35 heures : 65 % annoncent plus de 60 heures. Côté vacances, un éleveur sur trois indique ne pas prendre une semaine complète. Cette réalité explique que la majorité souhaite réduire l’astreinte au quotidien. Pour y parvenir, le recours à la main-d’œuvre est une option privilégiée (40 %), devant l’investissement matériel (33 %) et la délégation de travaux (17 %).
Une approche entrepreneuriale du métier
Si la charge de travail est une préoccupation partagée, l’enquête distingue trois profils, parmi lesquels celui appelé « grand collectif » : ce sont généralement de jeunes diplômés (18-39 ans), installés en Gaec. Leur stratégie est d’améliorer la productivité, sans travailler plus. Ils sont plus exigeants et ont une approche entrepreneuriale du métier. On retrouve aussi les « individuels spécialisés », souvent en milieu de carrière, et les « structures familiales » de couples généralement plus âgés qui aspirent à la simplification de leur quotidien.
Pour la coopérative, cette enquête confirme la restructuration engagée et lui permet de valider sa stratégie face à une baisse programmée de son activité. Celle-ci ne passe pas par un élargissement au-delà des 26 départements où elle est implantée, mais par la maîtrise des coûts et le développement des services. Des services de plus en plus pointus, en particulier avec des solutions numériques capables d’apporter aux éleveurs des indicateurs prédictifs pour simplifier la vie tout en étant plus efficace. En ce sens, la reprise de la société ITK, spécialisée dans l’intelligence artificielle, doit permettre, d’ici à 2025, de proposer toute une palette d’indicateurs inédits via le croisement des données d’élevage issus de ses trois domaines d’activité (génétique, santé et contrôle de performances). Innoval mise aussi sur la croissance externe, pas uniquement dans le domaine agricole, et sur des partenariats, à l’image de celui avec l’allemand Masterrind, en vue de développer son activité génétique à l’export. À l’instar de Gènes Diffusion, Innoval défend le projet d’indexation européen (EBE) qui vise à mutualiser les moyens à l’échelle de sept pays afin de proposer des index plus solides, capables de concurrencer la génétique nord-américaine.
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