La diminution de la charge de travail est une priorité pour une majorité d’éleveurs. Conscients des difficultés de recrutement et de l’importance des investissements pour automatiser certaines tâches, des éleveurs s’interrogent sur l’impact d’une réduction du volume de lait produit sur leur temps de travail et la rentabilité de leur exploitation.
La taille des exploitations laitières n’a cessé de croître sur les dernières années. Depuis 2005, le nombre moyen de vaches par élevage a été multiplié par 2 et la SAU par 1,5 sur la zone Innoval (22, 29 et 56). En parallèle, le nombre d’actifs agricoles a largement diminué, entraînant ainsi une forte hausse de la productivité de la main-d’œuvre. En dix ans, le volume de lait vendu par unité de main-d’œuvre a augmenté d’environ 50 % pour atteindre en moyenne 320 000 litres/UMO en système conventionnel. Malgré les innovations technologiques qui ont permis d’accompagner cette hausse de productivité, l’augmentation de la taille des cheptels et des surfaces a fortement alourdi le temps de travail des éleveurs en laissant moins de souplesse avec plus d’astreinte et en accentuant la charge mentale.
Une évolution des objectifs de vie
Plusieurs enquêtes révèlent que le temps de travail moyen en élevage laitier avoisine 3 000 heures/an par chef d’exploitation. Un décalage par rapport à d’autres secteurs d’activité que de nombreux éleveurs ont de plus en plus de mal à accepter. Début 2023, une enquête menée par Innoval auprès de ses adhérents (plus de 1 000 réponses) a mis en évidence une évolution de leurs objectifs de vie. Pour 46 % des enquêtés, la priorité d’ici à 2035 est « d’alléger la charge de travail » et ainsi maximiser le temps disponible hors exploitation. Les attentes des nouvelles générations s’orientent vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cette tendance explique en partie le faible niveau d’attractivité du métier d’éleveur laitier.
LA CONCLUSION DE L’EXPERT « Plusieurs scénarios à étudier avant d’engager une baisse de production »
La première étape avant d’engager ce type d’évolution est d’objectiver son temps travail, c’est-à-dire le quantifier, identifier les postes chronophages et le niveau de pénibilité des différentes tâches. Plusieurs autodiagnostics existent pour ce faire.
L’éleveur peut également se faire accompagner par un conseiller qui apportera un regard extérieur et aidera à prioriser les axes de travail. Plusieurs leviers peuvent être adoptés pour alléger la charge de travail sans revoir drastiquement le système : délégation des travaux de saisons, mise en pension des génisses, automatisation, embauche, etc.
Au-delà de la question du volume à produire, l’optimisation des effectifs d’animaux est le principal levier permettant de jouer sur le temps de travail en élevage laitier.
Il est essentiel de mettre sur la table l’ensemble des scénarios possibles avant de prendre une décision. La stratégie de réduction de volume a un impact financier non négligeable et n’est donc pas adaptée à toutes les situations.
Il faut s’assurer que le niveau d’annuités est suffisamment limité, et vérifier la possibilité de faire évoluer le parc matériel et les équipements en cohérence avec la baisse de volume afin d’éviter au maximum la non-dilution des charges de structures.
Les exploitations en capacité de mettre en place un système économe (foncier groupé, accessible avec un bon potentiel herbager) pourront plus facilement s’orienter vers cette stratégie.
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