Des investissements soutenus en 2022 et 2023

Lors de sa conférence de presse au Space, le Crédit agricole a brossé le portrait d’une agriculture qui investit tout en épargnant. C’est nouveau ! Les revenus affichent de bons niveaux dans la plupart des productions. L’année 2022 atteint un record à 9,3 Md€ de prêts accordés. À l’exception des filières porcs et volailles, tous les secteurs sont dynamiques. Le machinisme progresse de 12 % et représente environ la moitié des réalisations (4,7 Md€).

Le rythme s’est maintenu au premier semes­tre 2023 et les perspectives sont bonnes, même si, dans le secteur bovin, la décapitalisation semble s’accentuer. La banque s’interroge aussi sur la capacité des filières à répercuter l’inflation.

En Bretagne, le volume d’épargne des agriculteurs a progressé de 5 % l’an dernier, ce qui montre que les trésoreries se sont reconstituées. Les investissements sont portés par les éleveurs laitiers (+31 % en 2022) qui misent sur la robotisation. Ceci illustre le fait que ceux qui restent en place ont confiance en l’avenir. On voit également beaucoup de rénovations de bâtiments avec une recherche de sobriété énergétique. D’une manière générale, tous les projets financés actuellement comportent un volet pour la transition énergétique.

Le Crédit agricole a financé 125 installations de jeunes agriculteurs dans la région (un peu plus de la moitié du total), dont un quart en circuit court. La banque verte s’engage aussi dans le dispositif Agri bas carbone. En Bretagne, elle prévoit d’accompagner 350 élevages herbivores par an pour les aider à réduire leurs émissions tout en augmentant leur stockage de carbone.

La décapitalisation bovine inquiète les industriels

La situation est moins favorable pour les industriels de l’agroalimentaire. L’an dernier, ils ont souffert de l’inflation des prix de l’énergie et ont peiné à répercuter leurs coûts. Ils craignent le recul du cheptel bovin, qui pourrait placer leurs outils en état de surcapacité, au détriment de leur rentabilité. Néanmoins, leurs investissements progressent de 5 % au premier semestre 2023.