Cryptosporidiose, de l’hygiène pour limiter les dégâts

La cryptosporidiose concerne un grand nombre de troupeaux. C’est le premier agent retrouvé lors de prélèvement sur diarrhée sur des veaux d’une dizaine de jours. Il s’agit d’un parasite (un protozoaire) que le veau ingère dès la première tétée et les jours suivants et qui se fixe et se développe dans l’intestin en entraînant une diarrhée dont la gravité est proportionnelle à la quantité de cryptosporidiose ingérée.

C’est également un parasite qui va profiter des autres causes de diarrhées (virales – rotavirus, coronavirus – et bactériennes – colibacilles) pour s’implanter et aggraver les diarrhées.

Lavage et désinfection en cas de diarrhées

Un veau qui n’a aucun anticorps contre les cryptosporidies peut s’infecter avec seulement 100 cryptosporidies alors qu’il va en excréter plus d’un milliard pendant sa phase diarrhéique…Imaginez alors la contamination de l’environnement et donc l’augmentation du risque de contamination au fur et à mesure de la présence de veaux malades si rien n’est fait pour diminuer l’excrétion, décontaminer l’environnement et augmenter l’immunité des veaux.

Peu de désinfectants sont actifs contre les cryptosporidies et aucun désinfectant n’est actif sans un nettoyage soigné avant. Aussi, en cas de diarrhée à cryptosporidiose, avant de remettre un nouveau veau dans le local ou dans la niche, il est nécessaire de passer au nettoyeur haute pression dans le local et sur le sol. Si le sol n’est pas bétonné, il est préférable de changer l’emplacement des veaux. La désinfection est réalisée après lavage, la chaleur est active, ainsi que le Prophyl S et le Kenocox. Il faut bien avoir en tête que le milieu est très contaminé après l’excrétion d’un veau malade et que les bottes sont d’excellentes vectrices, il faut donc toujours finir par soigner les malades et laver ses bottes en insistant sur les crans de la semelle, puis les désinfecter après le nettoyage. La mamelle de la vache est également contaminée par des cryptosporidies, il faudra donc nettoyer la mamelle avant de faire téter le veau ou avant de traire le colostrum.

Des traitements insuffisants pour maîtriser la maladie

Pour diminuer l’excrétion dans le milieu extérieur et donc diminuer le nombre de futurs malades, voire pour atténuer la gravité de la maladie, un certain nombre de traitements peuvent être administrés aux veaux rapidement après la naissance : de l’Halocur, du Parofor ou Gabbrovet, des produits à base d’ail. La seule utilisation de ces produits permet, certaines fois, de maîtriser la maladie mais, dans la majorité des cas, cette maîtrise est insuffisante.

Une chance pour le veau, le colostrum contient des anticorps contre les cryptosporidies quand la mère vit dans un milieu infecté. En revanche, pour que le veau soit correctement protégé, il doit boire son colostrum très rapidement après la naissance, c’est-à-dire dans les deux heures, en grande quantité (4 litres pour un veau laitier) d’un colostrum de qualité. Un défaut de prise colostrale va conduire à des diarrhées dans la deuxième semaine de vie. Une absence de prise colostrale conduira à une diarrhée sévère dès la première semaine avec peu de chance de survie du veau.

Diminuer le nombre de pathogène dans l’environnement en maîtrisant l’hygiène et en isolant les malades, et augmenter les capacités de défense du veau en assurant une prise colostrale qualitative, précocement et en grande quantité permet de limiter les diarrhées à cryptosporidies mais également un grand nombre de maladies du veau.