Branché en sortie de salle de traite, le container proposé par Fairme est pensé pour s'acquitter de la transformation laitière de manière totalement autonome. « Pas besoin d'opérateur, la micro-laiterie collecte le lait chaud, et restitue les produits finis empaquetés », résume Nathan Freret, directeur des opérations et du développement de la start-up.
La marque n'est pas la première à proposer un container autonome... Mais c'est la seule à prétendre couvrir une large gamme de produits laitiers. Lait pasteurisé, yaourts, crèmes, fromages blancs, fromages frais, peu affinés (type St-Marcellin et St-Felicien) pourront être produits via la même unité de transformation.
Le "cookeo" de la transformation laitière
Difficile cependant de savoir ce qui se cache au cœur du réacteur. « Traitement thermique, brassage, moulage, ensemencement, conditionnement... Tout a été miniaturisé pour tenir dans l'équivalent d'un conteneur maritime » nous explique Nathan Freret. « Pour bon nombre de produits laitiers, le processus industriel commence par les mêmes étapes : traitement thermique, brassage... Différentes recettes ont donc été enregistrées pour obtenir une large gamme de produits à partir d'une même ligne de production ».
Leur promesse : fournir différents produits laitiers sans efforts, si ce n'est une simple commande depuis un ordinateur. L'algorithme se charge d'estimer la quantité de produits réalisable selon la production laitière, et évalue les délais de transformation.
Une laiterie à domicile
Leur modèle ? Installer des modules sur les exploitations, et racheter le lait aux éleveurs. Pas d'investissement à prévoir pour l'agriculteur : Fairme ressemble à s'y méprendre à une laiterie à domicile. Mais une laiterie qui paye. « Note objectif est de valoriser le lait 38/32 à 800 € les 1 000 l », soit environ une fois et demi le prix du lait actuel. Le conteneur est conçu pour transformer entre 500 et 1 500 l de lait par jour (soit l'équivalent de la traite d'une cinquantaine de vaches).
Et comme toute laiterie, c'est à Fairme que reviendra la commercialisation de ses produits. Pour ce faire, la start-up espère compter sur la vente directe, les drives fermiers, ou encore les collectivités locales. « Note objectif, c'est d'avoir des contrats en local avant de s'implanter chez un éleveur. Lorsqu'on aura la certitude d'avoir un débouché, on s'installera sur une ferme. »
Cette approche nouvelle de la transformation laitière est le fruit du travail d'un groupe de 20 ingénieurs, peu familiers avec le monde de l'élevage. « L'objectif était de ne pas avoir de barrières mentales pour penser la transformation autrement » souligne le directeur des opérations. Soutenu par la BPI, le projet a déjà obtenu 5 millions d'euros de financement. Présentée au salon de l'agriculture, la jeune entreprise compte un premier conteneur en cours d'installation dans le Vercors, et espère être présente sur 10 fermes d'ici la fin de l'année.
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