Indemnisations liées à la FCO et à la MHE, relèvement des seuils ICPE, décarbonation, négociations commerciales ou encore production bio, prix de la matière grasse et prédation, la FNPL débordait de sujets lors de sa conférence de presse au Salon de l’agriculture, le 23 février.
« Tous les dossiers ne sont pas instruits et nous avons remarqué des anomalies », entame Yohann Barbe, président de la FNPL pour la traditionnelle conférence de presse du Salon de l’agriculture, au sujet des indemnisations liées à la FCO et à la MHE. Ainsi, les veaux de 0 jour, autrement dit les veaux morts avant bouclage (<7 jours) ne sont pas indemnisés par l’État. Des échanges à ce sujet sont en cours avec la ministre qui se refuse à les indemniser. Difficile pour l’heure d’évaluer vraiment les dégâts entre baisse de collecte, avortements et vaches vides, mais d’après lui, l’urgence réside dans l’accès aux vaccins avant la mise à l’herbe. « Beaucoup d’éleveurs veulent vacciner mais il n’y a pas de vaccins disponibles », explique-t-il. Les commandes ne sont plus des commandes d’État mais bien des commandes privées actuellement et « l’état des lieux n’est pas assez fin » pour savoir exactement là où il manque des vaccins. « Nous n’avons pas de vues sur des commandes privées, résume-t-il. De plus, les laboratoires disent ne pas pouvoir produire », avec des pays ouvertement privilégiés dans leur approvisionnement car acheteurs réguliers.
Relèvement des seuils ICPE
Stéphane Joandel, secrétaire général de la FNPL, aborde la question des seuils des installations classées pour la protection de l’environnement. « Un dossier ICPE, c’est 15 000 € de frais administratifs. Nous demandons que le seuil de 150 vaches soit décalé à 400 vaches avant de lancer un dossier ICPE car 15 000 €, c’est encore une dépense qui fait perdre de la compétitivité. […] Si un jeune veut s’installer, cela peut entraîner des contraintes techniques vraiment fortes sur nos territoires. » La FNPL revendique aussi une marge de manœuvre de 15 % au niveau du seuil pour garder de la souplesse dans le dispositif. Stéphane Joandel indique aussi poursuivre la bataille, à Bruxelles, contre la directive IED dérogatoire pour l’élevage bovin jusqu’en 2026.
Marché du carbone
Côté marché du carbone, si les éleveurs sont de bons élèves, il reste cependant difficile à vendre. « Nous sommes dans une filière qui ne veut pas nous acheter notre carbone », souligne Stéphane Joandel. Il dénonce des entreprises « qui veulent [leur] faire porter leur Scope 3 (1) ». Pour Yohann Barbe, « les industriels veulent acheter un lait décarboné » mais la prime filière doit être discutée en interprofession ou avec l’organisation de producteurs (OP) et non imposée. La FNPL affiche un 35 €/tonne quand, dans la réalité, elle oscille entre 5 et 10 €/tonne. Un travail demandé à l’Idele pour mettre à plat une méthode de calcul de la décarbonation serait en cours, afin de mettre tout le monde d’accord.
Lait bio et prédation
Samuel Bulot, vice-président de la FNPL, alerte lui sur la situation du lait bio. « La collecte a diminué de près de 10 % en deux ans. Le recul de la collecte est principalement lié à des arrêts d’activité avec la moitié des éleveurs qui repasse en lait conventionnel et l’autre moitié qui arrête l’activité laitière ou agricole », observe-t-il. Dans les ventes en GMS, le niveau de consommation des produits laitiers a baissé pour retrouver celui de 2017. Et la part de marché dans les achats de la restauration collective stagne à 8 % en 2023, bien loin de l’obligation d’Egalim de 20 % d’achats bio en valeur. « Il serait donc urgent que l’État respecte la loi », selon lui. Reste encore le sujet de la matière grasse et des grilles interprofessionnelles mais surtout celui de la prédation. « Nous voulons être reconnus comme troupeau non protégeable », explique Yohann Barbe. Cela implique « l’octroi de tirs de défense systématique en zone de présence du loup avec tous les moyens de tir et équipements disponibles pouvant être effectués par les chasseurs pour soulager les louvetiers ».
(1) Lorsque les émissions de carbone sont quantifiées, elles sont réparties en trois catégories : émissions directes (Scope1), émissions indirectes liées à l’énergie (Scope 2) et le reste (Scope3). Le Scope 3 concerne les entreprises de plus de 500 salariés.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique