
Une dizaine de jours avant la fin des quotas laitiers, les éleveurs de la Fnpl se sont réunis à Albi pour travailler à un « environnement plus favorable » dans un marché désormais libéralisé. Pour son premier débat d’orientation en congrès, la Fnpl veut imposer une rénovation des contrats.
Les producteurs de lait de la Fnsea étaient réunis les 18 et 19 mars 2015 dans une grande salle du cinéma d’Albi. Un dernier congrès sous l’ère révolue des quotas laitiers, où les éleveurs veulent montrer qu’ils resteront acteurs du film à venir : celui d’un marché laitier libéralisé.
Et c’est à Albi que la Fnpl a présenté pour la première fois un débat d’orientation sur les moyens d’améliorer « l’environnement économique des éleveurs. Un débat sur des sujets nombreux, à 10 jours de la fin des quotas, qui a totalement mis sous silence le caractère électif du congrès, Thierry Roquefeuil étant seul candidat à sa succession pour un deuxième mandat de trois ans.
Lors du salon de l’agriculture, les représentants de la Fnpl ont demandé au ministre de l’Agriculture un audit de la contractualisation. « 2015 doit être l’année de vérité sur la contractualisation », a insisté Thierry Roquefeuil. Mais la Fnpl veut aller plus loin en présentant prochainement un livre blanc, fruit du débat entre éleveurs organisé lors de la première journée du congrès.
Ce livre blanc concentrera sa vision sur l’après quotas, et surtout tous les jalons que souhaite poser le syndicat en matière d’organisation de la filière laitière.
Même si, pour la Fnpl, « l’après quota ne sera pas une révolution », les producteurs de lait demandent une rénovation des contrats. « Les contrats individuels doivent devenir collectifs », explique André Bonnard, trésorier de la fédération. Ces contrats collectifs « gagnant-gagnant », en lien avec les OP, devraient avoir « une durée adaptée aux dynamiques de chaque territoire ».
Les contrats individuels sont des prisons dorées. La logique du contrat individuel est ingérable.
La Fnpl veut renégocier et préciser davantage les clauses de prix et de sauvegarde. Le syndicat considère aussi que les clauses d’exclusivité sont une « entrave à la liberté d’entreprendre » et, à ce titre, « méritent une compensation » ou « devraient disparaître ».
En matière de contractualisation, le cadre particulier des coopératives suscite aussi beaucoup d’interrogations de la part des éleveurs. « Les sociétaires doivent s’investir et être écoutés aux assemblées de sections. Ils doivent accéder à toute l’information économique et industrielle, a insisté Thierry Roquefeuil. « Il est du droit du coopérateur de savoir comment le conseil d’administration fixe le prix du lait », a rappelé pour sa part Florent Dornier, secrétaire général de Jeunes agriculteurs.
Vers des OP territoriales
Concernant les organisations de producteurs, la Fnpl souhaiterait voir leurs missions diversifiées. Elles pourraient par exemple assurer la facturation et le stockage. Alors que l’European Milkboard milite depuis 2011 pour la mise en place d’OP transversales, la Fnpl défend un regroupement des OP par laiterie en OP territoriales, « pour trois raisons ». « Le lait est une production constante et structurante pour un territoire. Une OP est un lieu d’échange d’informations pour éviter la concurrence entre producteurs. Ces OP territoriales susciteraient une concurrence entre collecteurs », détaille André Bonnard.
Critiqué pour sa deuxième absence consécutive à un congrès de la Fnpl, en raison cette fois du principe de réserve à l’approche des élections départementales et de la tenue du conseil des ministres, Stéphane Le Foll a répondu aux éleveurs par caméra interposée.
Le ministre a annoncé la sortie prochaine d’un décret allongeant la durée des contrats laitiers pour les jeunes agriculteurs. « Les jeunes ont besoin de sécuriser leurs investissements », a-t-il expliqué. En réponse à la demande d’audit de la contractualisation réclamée par la Fnpl, le ministre a indiqué que « l’évaluation de la contractualisation est d’ores et déjà engagée auprès du Cgaaer (Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, ndlr). »
Sur le plan européen, le ministre a souligné, lors du Conseil des ministres européens de l’Agriculture lundi 16 mars, un changement de discours de la part de plusieurs de ses homologues. « De nombreux pays d’Europe centrale sont intervenus pour faire part de leurs inquiétudes. Je veux engager une discussion sur la période post quotas laitiers au niveau européen » a-t-il expliqué.
Reste à « construire les outils de la transparence » au niveau européen. Pour Thierry Roquefeuil, « il faut encore convaincre les autres pays d’Europe » car « la solution ne peut pas être la baisse du prix du lait payé au producteur ».
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