En se rendant au congrès 2016 de la FNB à Bourg-en-Bresse mercredi 3 février, le jour de son anniversaire, Stéphane Le Foll pouvait s’attendre à un accueil musclé eu égard à la crise que traversent les éleveurs de bovins viande. Mais ces derniers étaient trop blasés pour chahuter le ministre, comme ils l’avaient fait au Sommet de l’élevage début octobre dernier.
Les jeunes agriculteurs ont néanmoins marqué le coup, en offrant un gâteau d’anniversaire – un mille-feuille en symbole aux trop nombreuses contraintes administratives – de même qu’un réveil, pour que le ministre ne soit plus en retard pour réagir à la situation agricole difficile. En tribune, quelques jeunes se sont symboliquement déshabillés pour manifester leur désarroi.
Quelques minutes plus tôt, Jean-Pierre Fleury, le président de la FNB, avait accueilli le ministre en balayant tous les nombreux sujets de préoccupations des éleveurs : mesures d’aides d’urgence insuffisantes, difficultés de mises en place des cotations gros bovins à l’entrée des abattoirs, absence d’étiquetage de l’origine des viande au niveau européen, et surtout individualisme des acteurs de la filière plombant inexorablement les prix. « Le modèle de production spécialisé bovins viande est en train d’exploser littéralement. Un nouveau modèle doit d’urgence tenir compte des coûts de production ! »
« Dernier rappel aux GMS »
« Je lance un dernier rappel aux enseignes pour qu’elles affichent systématiquement le logo Viandes de France sur toutes les viandes françaises, a-t-il asséné à l’encontre des GMS. Je ne le dis pas par hasard. »
En réponse aux nombreuses sommations du président de la FNB, Stéphane Le Foll a notamment assuré que, concernant le volet sécheresse, de nouvelles zones jusqu’alors exclues seraient reconnues le 15 février prochain dans les 23 départements reconnus touchés par la sécheresse par le Comité national de gestion des risques en agriculture.
Concernant la Pac et les aides à la production de protéines, le ministre souhaite que toute l’enveloppe dédiée – 160 M€ - soit utilisée. « Pour les aides protéines destinées au secteur de l’élevage, nous ne sommes pas allés au bout de ce que nous pouvons faire en termes budgétaires. »
En matière de normes ICPE, le ministre a annoncé que le régime d’enregistrement pour les exploitations bovines serait modifié avant la fin du mois. Par ailleurs, un travail est actuellement en cours sur la question des plans d’épandage, relatifs au respect de la directive nitrates.
En matière de transparence, un décret sera proposé pour donner à l’éleveur un délai suffisant pour avoir accès à la carcasse et ainsi pouvoir vérifier le dispositif de pesée-classement-marquage de ses animaux.
Quant à la question de l’étiquetage obligatoire de l’origine de la viande, sur les produits bruts et transformés, Stéphane Le Foll compte aller défendre cette exigence de la profession auprès de la Commission européenne. Mais le ministre prévient : « tous les pays n’ont pas la même définition de l’origine. En Allemagne par exemple, le lieu d’origine correspond à la sortie abattoir. Ce n’est pas ce que nous défendons. »
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