« Face au mépris de Bigard, l’action syndicale se prépare »

Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine. (©FNB)
Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine. (©FNB)

« La réponse des éleveurs au mépris de Jean-Paul Bigard à leur égard sera syndicale », explique Jean-Pierre Fleury, président de la FNB. En boycottant le comité de suivi ministériel de la filière bovine mardi 27 octobre 2015, le patron du premier transformateur français de viandes s’attire un peu plus les foudres des éleveurs. Alors que la section bovine de la Fnsea travaille avec les distributeurs pour mettre en place une « nouvelle forme de négociation commerciale », le syndicat entend répondre au « mépris de Bigard » par des actions syndicales ciblées.

Web-agri : Comment réagissez-vous à l’absence du groupe Bigard au comité de suivi ? Que souhaitez-vous dire à son président Jean-Paul Bigard ?

Jean-Pierre Fleury : Je respecte le groupe Bigard, mais l’attitude de son président est méprisante ! Je n’ai rien à lui dire. C’est lui qui doit s’expliquer ! Il se cache derrière Culture Viande (nouveau nom du Sniv, ndlr) pour défendre sa marque et ses marges et use de sa position de numéro un pour demander à être reçu seul par le ministre. Autant de signes qui montrent que ses intérêts particuliers l’emportent sur l’intérêt général. Mais la relation entre producteurs et consommateurs restera plus forte que les marques d’un groupe qui ne respecte pas les éleveurs et les acteurs de la filière.

Web-agri : La FNB indique que « les éleveurs ne cèderont pas ». Cela signifie-t-il que des actions syndicales sont à prévoir ?

Jean-Pierre Fleury : Nous ne pouvons pas rester sans réagir face à ce comportement insupportable. Des actions ciblées sont en train d’être définies. Les consommateurs doivent savoir que ce groupe Bigard ne respecte pas les producteurs.

Web-agri : En attendant, la situation reste bloquée au sein de la filière. Quel est le fond du problème ?

Jean-Pierre Fleury : Au sein de la filière, nous travaillons avec les industriels et les distributeurs pour une meilleure segmentation et qualité, en phase avec les attentes des consommateurs. Bigard refuse de travailler sur ce sujet, car il veut imposer ses marques d’entreprise Bigard et Charal.

En juin dernier, la Fnsea, JA et la FNB avaient bloqué pendant plusieurs jours des abattoirs.
En juin dernier, la Fnsea, JA et la FNB avaient bloqué pendant plusieurs jours des abattoirs. (©Fnsea)

Le respect des engagements du 17 juin de revalorisation des prix pose aussi problème. La distribution a globalement respecté ses engagements en consentant une revalorisation des prix aux industriels. Où est passé l’argent des hausses consenties par la distribution ? Pas chez les éleveurs !

Web-agri : Que faire si le numéro un refuse les travaux interprofessionnels ?

Jean-Pierre Fleury : La chaîne de valeur ne fonctionne plus depuis longtemps. Pour le cœur de gamme, les distributeurs regardaient les cotations tous les matins. Or c’est très difficile de faire évoluer cette cotation. Nous travaillons donc directement avec chaque enseigne de la distribution pour définir un nouveau positionnement des races à viandes du cœur de gamme. C’est la demande consommateur qui nous intéresse.

Le rôle de la FNB est de travailler avec les distributeurs pour mettre en route cette nouvelle relation commerciale. Ce seront ensuite aux OP d’être au centre de cette relation. La fragilité de l’amont de la filière réside dans notre manque d’organisation. Les OP doivent se renforcer, en défendant non seulement des flux, mais aussi des prix.

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