« LE TUNNEL OFFRE UN LOGEMENT ÉCONOMIQUE ET FONCTIONNEL »

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Jacques et Laurent Vion ont trouvé une solution à bas prix pour loger leurs vaches allaitantes. Le tunnel en demi-lune peut aussi convenir aux génisses laitières.

IMPOSSIBLE D'INVESTIR UNE FORTUNE DANS UN BÂTIMENT qui ne sert que cinq mois par an, surtout avec les niveaux de rentabilité qu'offre la viande bovine », affirme Laurent Vion. Cette contrainte est partagée par les éleveurs laitiers pour le logement des génisses et des taries. Et l'option retenue par les deux frères peut également être reprise. Ils ont construit un premier tunnel en demi-lune en 1992. Depuis, ils en ont ajouté trois, dont les deux derniers en 2008.

L'importance de l'économie réalisée s'explique d'abord par le prix des matériaux. Comptez 5 000 € HT pour un tunnel de 21 x 9,50 m. Ensuite, la pose peut être effectuée par l'éleveur, ce qui génère d'autres économies. Selon la chambre d'agriculture des Pays de la Loire, la facture est réduite de 60 % par rapport à un bâtiment classique (voir tableau ci-contre). Ceci comprend l'aménagement de l'aire d'exercice et le stockage des effluents.

Le tunnel se compose d'une bâche tendue sur des arceaux fixés sur un muret de parpaings. L'une des extrémités reste ouverte tandis que l'autre est fermée par un portail. Le sommet des voûtes est fermé par un filet brise-vent. La table d'alimentation est dehors. Cette surface, comme l'intérieur, est bétonnée. « La portance du sol ici est insuffisante », précisent les éleveurs.

La hauteur du bâtiment dépend de celle du muret. Il faut la calculer en fonction du matériel nécessaire au curage. Jacques conseille de prévoir au moins 1 m. Cela permet aussi d'accumuler le fumier.

DES ESPACES TEMPÉRÉS ET BIEN VENTILÉS

Les entrées d'air des deux extrémités suffisent à maintenir une bonne ambiance. « Nous n'avons pas de maladies pulmonaires en hiver. ». Les éleveurs précisent que le pignon ouvert est exposé au nord-est. La bâche translucide donne une lumière naturelle qui facilite l'observation des animaux. En hiver, ils constatent que les bâtiments en dur gèlent plus vite que les tunnels. De même, bien que légères, ces structures résistent aux tempêtes et supportent la neige. « Avant de décider, nous sommes allés voir des éleveurs équipés dans le Massif central, ce qui nous a rassurés sur ce point », rappelle Jacques. Il raconte que l'été dernier, une forte averse de gros grêlons n'a causé aucun dommage aux tunnels alors que des plaques de fibrociment translucides ont été percées. La largeur limitée à 9,50 m ne permet pas d'aménager la table d'alimentation à l'intérieur. « Avec des structures multi-chapelles, cela devient possible mais le prix grimpe », remarque Laurent. Les animaux disposent d'une auge et d'un râtelier à l'extérieur.

Dans ce logement en semi-plein air, les animaux gardent l'habitude d'être dehors et se réadaptent facilement au pâturage au printemps.

BIEN LOCALISER LES ABREUVOIRS

L'aire d'alimentation est en pente vers la fosse située à l'extrémité. Les éleveurs raclent une fois par semaine en repoussant les effluents vers la fosse. Ils enferment alors les animaux sous le tunnel. Pour le paillage, ils passent avec la pailleuse aux deux extrémités et obtiennent ainsi un bon résultat. Cela suppose d'avoir préservé des accès et de disposer d'un matériel suffisamment puissant.

Dans les premiers tunnels, les abreuvoirs se trouvaient à l'intérieur. Mais il n'est pas facile de trouver le bon endroit qui évite de trop souiller la litière et ne gêne pas pendant le curage. Les éleveurs ont opté pour des abreuvoirs extérieurs pour les deux derniers tunnels. Ils sont conçus pour résister à - 9°C. Depuis trois ans qu'ils sont en place, les éleveurs n'ont pas eu de souci avec le gel.

La bâche est garantie cinq ans. « Nous ne l'avons pas encore changée sur le deuxième tunnel qui date de 1995. » Mais il est souhaitable de le faire car, avec le temps, elle se craquelle et sa résistance diminue. Les éleveurs ont calculé que la bâche coûtera 200 €. Une entreprise bien équipée peut la remplacer en deux heures avec deux personnes.

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Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
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