Avec le manque de main-d’œuvre dans les exploitations, de plus en plus d’éleveurs s’intéressent à la robotisation du paillage. L’offre des constructeurs évolue et de nouveaux acteurs commencent à apparaître.
Les différents matériels existants peuvent être classés en deux familles : celle où la botte est broyée à poste fixe, avec un circuit de distribution indépendant transportant les brins de paille, et celle où c’est la botte tout entière qui se déplace dans un chariot, le plus souvent suspendu à un rail parcourant toute la stabulation.
Schauer fait partie de la première catégorie. Cette marque autrichienne est sans doute le leader actuel du marché, puisque le constructeur annonce avoir quelques centaines d’unités Strohmatic actuellement en service en France. Le principe de chaîne à pastilles affiche un débit de l’ordre de 350 à 400 kg de paille à l’heure. Schauer propose depuis deux ans une autre solution offrant entre 650 et 800 kg/h de débit et destiné principalement aux aires paillées. Le convoyage est assuré par une soufflerie qui alimente des buses rotatives éparpillant la paille dans un rayon de 6 m. Ces pailleuses sont aussi parfois connectées à la cuisine du robot d’alimentation. En effet, la matière étant dépoussiérée et suffisamment hachée, elle peut être incorporée dans la ration.
La marque française Dussau est également un spécialiste du paillage, notamment dans les bâtiments hors sol. Ce constructeur propose depuis quelques années une solution spécifique pour les stabulations bovines. Comme pour le système précédent, la paille est broyée, dépoussiérée et dépierrée dans un caisson à poste fixe. Les brins sont ensuite convoyés via une soufflerie et un tuyau souple, jusqu’à un canon se déplaçant sur rail. Tournant autour d’un axe, il projette la paille dans un rayon de 8 m. Ce matériel reste léger et l’installation n’entraîne pas de contrainte de poids sur la charpente. Grâce au tuyau flexible qui s’enroule en spires sous le rail, ce principe s’adapte aux bâtiments de très grande longueur. L’utilisateur peut moduler le rayon d’action du canon et jouer sur sa vitesse d’avancement pour adapter l’épandage dans chaque zone d’action.
Schauer, Dussau mais aussi Aco Funki ou GEA
Le constructeur danois Aco Funki, spécialiste des chaînes d’alimentation en bâtiment porcin, a présenté récemment son propre système de paillage automatique pour bovins. Il se nomme Multistraw et s’adresse plus spécifiquement aux logettes. La partie broyage de la paille est généralement assurée par du matériel d’origine Teagle. Les brins ne doivent pas mesurer plus de 4 cm de longueur. Ils sont stockés dans une trémie avant d’être repris par une chaîne à pastilles de 76 mm de diamètre. Celle-ci alimente des doseurs volumétriques placés au-dessus de la zone de couchage. Quand ils s’ouvrent, la paille tombe par gravité. Ils ont une capacité comprise entre 0,5 et 10 l. Le constructeur préconise d’en installer un pour deux logettes. Grâce à une programmation du circuit, l‘utilisateur commande le remplissage puis la vidange des doseurs à l’heure qu’il veut et renouvelle l’opération autant de fois que nécessaire.
La société France Paillage propose elle aussi un ensemble comprenant une mélangeuse à poste fixe pour broyer et dépoussière la paille avant de l’expédier jusqu’à une cuve intermédiaire. De là, les brins sont repris par une chaîne à pastilles de 200 mm de diamètre qui alimente des doseurs adaptés aux logettes ou aux aires paillées.
Depuis 2024, GEA est de retour dans la catégorie des pailleuses suspendues à un monorail. Avec des robots destinés à la traite, à l’alimentation et au repousse fourrage, le constructeur affiche donc une gamme complète. Le Multipack TA24 est construit par Albouy, entreprise de l’Aveyron et distribué par GEA. Ce matériel n’accepte que les bottes rectangulaires (2,60 m x 1,30 x 1,30 m au maximum). La vitesse de déplacement est réglable de 1 à 16 m/mn. Grâce aux huit batteries incorporées, le constructeur annonce une consommation électrique de 1,6 €/jour pour l’épandage de deux bottes. En tenant compte des temps de recharge, la pailleuse a une autonomie de cinq bigbalers par jour.
Plusieurs modèles suspendus
EHB est également une entreprise de l’Aveyron, créée par un éleveur. Elle conçoit depuis une dizaine d’années des pailleuses utilisant des bigbalers. Le modèle le plus courant est suspendu à un rail et possède un démêleur et des disques de répartition pouvant épandre sur 7,50 m de chaque côté. Il ne possède pas de batterie, car le courant 380 V est apporté au moteur via une alimentation protégée incorporée dans le rail. L’automate permet de gérer différentes zones et de moduler les quantités apportées. Il est possible d’intégrer des virages et des aiguillages dans le circuit. Cette pailleuse est également conçue pour distribuer du foin au cornadis, voire des concentrés en équipant la machine de distributeurs complémentaires. EHB propose aussi une version roulante, évoluant sur portique posé au sol, à placer par exemple entre deux rangées de logettes disposées en face-à-face. Une solution astucieuse pour s’affranchir d’un renforcement de charpente.
Boumatic distribue depuis deux campagnes le système de robot Flypit. Il s’agit aussi d’un caisson suspendu sous un rail. Plusieurs modèles sont disponibles : balles rondes, bottes carrées ou vrac. Dans ce dernier cas, le constructeur propose une réserve qui sert à réapprovisionner régulièrement le robot. L’épandage peut se faire par gravité, ou via des disques pour épandre sur 5 m de largeur, ou encore grâce à un tapis qui permet de déposer la paille à l’arrière des logettes. Il est possible d’avoir les trois modes de distribution sur le même matériel. Pour les déplacements, le Flypit est proposé en version à batterie ou bien en version électrique alimentée par un circuit spécifique solidaire du rail. Tout au long du parcours, l’utilisateur définit des zones à pailler en précisant à chaque fois la dose à épandre et l’outil de distribution à employer.
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Des tracteurs canadiens à la conquête de la France et de l’Europe
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
« Mieux vaut bien négocier la future Pac que craindre l’accord avec le Mercosur »