
À L'EARL DE SÉCOURS, SUR LE MODÈLE DES ÉLEVAGES PORCINS, LES VEAUX SONT LOGÉS SUR CAILLEBOTIS INTÉGRAL ET FOSSE À LISIER, AVEC UN SYSTÈME DE VENTILATION ASSURÉE PAR UN PUITS CANADIEN.
LA CONCEPTION DE LA NOUVELLE NURSERY est née d'une volonté d'améliorer les conditions d'ambiance, afin de résoudre des problèmes de mortalité récurrents. Dans le bâtiment semi-ouvert sur aire paillée, les problèmes respiratoires et de diarrhées des veaux s'accumulaient. « Les fortes amplitudes thermiques et l'humidité dans notre région fragilisaient énormément les veaux », explique Gilles Girardin.
Toujours à l'affût de nouvelles solutions pour améliorer leurs performances, Francine et Gilles Girardin ont visité de nombreuses exploitations avant d'arrêter leur projet.
« Le postulat de départ était de construire un bâtiment fermé », précisent-ils. C'est en Allemagne qu'ils découvrent un mode de logement des veaux qui les convainc d'investir : une nursery sur caillebotis intégral et fosse à lisier, avec système de puits canadien assurant le renouvellement de l'air et une température constante.
« UN INVESTISSEMENT ÉLEVÉ… »
Après quinze mois d'un chantier largement auto-construit et 60 000 € d'investissement, la nursery est désormais opérationnelle. Son financement est pris en compte dans le cadre d'un PMBE (plan de modernisation des bâtiments d'élevage). Le nouveau bâtiment de 209 m2 permet de loger jusqu'à 80 veaux d'un jour à huit mois. Depuis sa mise en service, c'est avec satisfaction que les éleveurs n'enregistrent aucune perte de veau, sur un total de 27 vêlages. « Au départ, l'idée de mettre les veaux sur caillebotis me paraissait inacceptable, se souvient Francine. Mais après quelques heures d'adaptation, ils évoluent sans appréhension sur cette surface. La température est stable, autour de 16°C été comme hiver, et la circulation de l'air assèche les caillebotis, permettant ainsi aux veaux de rester propres. » Car dans un bâtiment sur lisier, c'est le renouvellement de l'air permis par le puits canadien qui garantit de bonnes conditions d'ambiance.
« ... MAIS DES COÛTS DE FONCTIONNEMENT RÉDUITS »
Le puits canadien est un système de climatisation naturelle, fondé sur le constat que la température du sol en profondeur est plus élevée que la température ambiante en hiver et plus basse en été. Un puits de 1,50 m a donc été creusé à 20 m du bâtiment. L'entrée de ce puits est reliée à un espace confiné entre le plafond et le faux plafond de la nursery par 160 mètres linéaires de tuyau en PVC, de 20 cm de diamètre. « À cette profondeur, l'air froid de l'hiver se charge en calories lors de son passage dans le circuit souterrain. En été, c'est l'inverse, l'air va se refroidir », explique Gilles. L'air issu du réseau souterrain est ensuite diffusé dans le bâtiment grâce à onze volets d'aération fixés au sous-plafond. C'est la présence de trois ventilateurs électriques d'extraction d'air en position basse qui crée une légère dépressurisation dans le bâtiment, entraînant l'ouverture des volets d'aération à intervalles réguliers.
Les ventilateurs assurent un renouvellement permanent de l'air, et donc l'extraction de l'air vicié des fosses à lisier. Le coût de fonctionnement de l'installation repose uniquement sur l'alimentation électrique des trois ventilateurs.
JÉRÔME PEZON
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