Apparu pour la première fois sur des bovins en 2024 aux États-Unis, le virus H5N1 a sévèrement impacté la production laitière californienne. Sur novembre dernier, au pic de la crise, la production de l’État était en recul de 9,2 %. Maintenant, les regards se tournent vers l’hiver prochain avec une question en arrière-plan : y aura-t-il un nouveau variant du virus ?
Malgré un nom qui évoque davantage la volaille que l’élevage laitier, l’ombre de la grippe aviaire pèse sur la filière laitière américaine. En février 2024, un premier cas de grippe aviaire sur bovin était détecté dans l’État du Texas. Une première mondiale, qui confirmait la grande capacité d’évolution du virus H5N1.
La Californie particulièrement impactée
Depuis, la maladie se répand à bas bruit aux États-Unis. En fin d’année 2024, un grand nombre de cas a été constaté en Californie. Et sur le plan laitier, « la Californie, ça n’est pas rien », décrypte Baptiste Buczinski, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage à l’occasion des marchés mondiaux du lait et de la viande. « C’est grosso modo 20 % des vaches laitières, et 20 % de la production ». Si bien qu’entre mars 2024 et mars 2025, un peu moins d’un millier de cas ont été constatés en Amérique, dont les trois quarts en Californie.
En 2025, l’épizootie a gagné de nouveaux États, comme le Nouveau-Mexique ou le Michigan. Elle a également regagné en intensité dans l’Idaho. « La question maintenant, c’est de savoir si l’on aura un nouveau rebond de l’épizootie en fin 2025, avec éventuellement l’apparition de nouveaux variants », poursuit l’agroéconomiste. D’autant que le virus de la grippe aviaire est réputé pour se recombiner facilement avec d’autres virus.
Mais depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, la maladie fait l’objet de moins de contrôles. « Il y a eu un suivi des élevages mis en place lors de la détection de la maladie avec des limitations de mouvements. Mais Trump, et Musk avec lui, a un peu sabré l’administration centrale des États-Unis, et l’on a peur qu’il y ait moins de suivi », explique Baptiste Buczinski. « Le ministre de la santé choisi par Trump est également un peu ésotérique… Il est difficile de voir comment les choses vont se profiler ».
70 cas constatés chez l’homme l’hiver dernier
La situation pose question sur le plan sanitaire. En mai dernier, le ministre de la santé Robert F. Kennedy Jr annonçait l’annulation d’un contrat avec Moderna, visant à développer un vaccin contre le virus H5N1 à destination des humains. Annoncé trois jours avant l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, il engageait l’administration américaine à hauteur de 590 millions de dollars pour le développement d’un vaccin antigrippal à ARNm. Le laboratoire a indiqué explorer d’autres solutions pour financer le vaccin.
Si la décision n’impacte pas directement l’élevage, elle inquiète les scientifiques. En juillet, le centre pour le contrôle et la prévention des maladies faisait état de 70 cas chez l’homme constatés aux États-Unis, dont un mortel. En d’autres termes, la grippe aviaire est une zoonose potentielle.
Un impact sur la production laitière
Sur les bovins, le virus H5N1 est assez impactant. En Californie, la production laitière a diminué de 9,2 % sur le mois de novembre 2024, et 8 % en décembre suite au passage de la maladie. La baisse de production californienne a toutefois été compensée par une légère augmentation sur les autres États.
La reprise de la maladie pourrait également avoir un impact sur les marchés. En 2024, la production états-unienne affichait un repli de 0,2 %, avec 1,5 % de production laitière en moins sur la Californie. Pour 2025, les projections de l’USDA sont à la hausse, mais pourraient être mises à mal par l’apparition d’un nouveau variant à l’hiver. « Depuis Trump, il y a moins de suivi de cette maladie. Ça peut avoir à terme des effets sur la production étasunienne, même si pour l’instant, il y a plutôt des signes de rebond de la production laitière ».
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