Avec le réchauffement climatique, les virus remontent, portés par les insectes et acariens, touchant les bovins mais aussi les hommes.
Le virus de la MHE (sérotype 8) est apparu dans le Sud-Ouest de la France en septembre 2023, très probablement à la suite d’une dissémination de son vecteur, les culicoïdes, par le vent. « La maladie progresse depuis 2022 dans la péninsule ibérique et dans les îles italiennes (Sicile, Sardaigne) avec une origine de l’introduction nord-africaine », selon Carlène Trévennec, ingénieure de recherche à l'Inrae, co-animatrice de la veille sanitaire internationale. Le virus de la FCO a été décrit pour la première fois en Afrique du Sud il y a plusieurs dizaines d’années, mais le premier sérotype (BTV 8) est arrivé en Europe par la Belgique et les Pays-Bas, certainement à la suite d’un animal malade importé en 2006. Il s’est ensuite propagé dans toute la France. L’arrivée du BTV 3 autour d’Amsterdam (Pays-Bas) semble avoir suivi le même modèle d’introduction, « mais ce n’est qu’une hypothèse de travail », souligne Claire Garros, entomologiste du Cirad à l’UMR ASTRE. Ce sérotype est originaire d’Afrique centrale. Le BTV 8 actuel est un variant du premier BTV 8 initialement arrivé en France, avec une virulence plus prononcée. Le BTV 4 est aussi présent en Corse.
« Le radoucissement du climat, avec des hivers moins froids et moins longs, amène une phénologie (1) plus longue des culicoïdes. De plus, la chaleur augmente la multiplication du virus dans le moustique. Mais l’abondance des culicoïdes et le risque de transmission du virus sont deux choses différentes, explique Claire Garros.
Investir dans la recherche
Les dernières données de population sur les culicoïdes datent de la période 2009-2012, avec un dispositif exceptionnel de 160 pièges qui tournaient sur toute la France, mais c’était il y a dix ans ! » Aussi un projet de recherche est en cours, mené par le Cirad, pour développer des modèles de dynamique des populations des culicoïdes et des modèles épidémiologiques pour évaluer l’impact du réchauffement climatique récent et futur sur la transmission des virus par ces insectes (projet RIVOC VECTOCLIM financé par la Région Occitanie). De son côté, Didier Fontenille, entomologiste et directeur de recherche émérite à l’Institut de recherche et développement (IRD), rappelle que les culicoïdes aiment particulièrement l’environnement des fermes, avec les boues, les lisiers pour s’y reproduire : « Il existe des moustiques des champs, comme les culicoïdes, et des moustiques des villes, comme le moustique tigre (Aedes albopictus) qui, lui, s’est génétiquement adapté à un climat plus froid. » Ce dernier moustique invasif vient d’Asie du Sud-Est et propage des maladies humaines comme le virus Zika, le virus de la dengue ou du chikungunya. Il est aujourd’hui présent dans 78 départements français. Pour Didier Fontenille, « la propagation de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, de la grippe aviaire, du virus West-Nile ou des maladies transmises par les tiques comme l’encéphalite à tique sont à surveiller et les éleveurs sont les premiers concernés car ils travaillent avec les animaux ».
(1) Phénologie : étude des variations des phénomènes périodiques de la vie animale et végétale en fonction du climat.
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