Le devenir des veaux laitiers est une préoccupation internationale. En France, la filière veaux de boucherie reste le principal débouché (59 %), devant l’export en vif (19 %), essentiellement vers l’Espagne, tandis que 15 % des veaux sont élevés et abattus en jeunes bovins (JB) (12 %), bœufs (2 %) et génisses (1 %).
Pour garantir un débouché, il s’agit donc d’agir sur ces trois volets. Dans le désordre : développer l’engraissement à la ferme de carcasses légères répondant au marché en croissance de la RHD, bien finies, produites régulièrement au fil de l’année. En ce sens, les essais menés par l’Idele à Mauron (Morbihan) montrent que la production de bouvillons, avec deux périodes de vêlages et une phase d’élevage à l’herbe, fonctionne bien.
Préserver le débouché espagnol réclame avant tout d’être attentif à la situation sanitaire. Qu’il s’agisse de veaux, de JB ou de bœufs, afin de tendre vers une juste rémunération et améliorer l’adéquation entre disponibilité et débouchés, le Cniel et Interbev tiennent à disposition des éleveurs des indicateurs pour faciliter la contractualisation avec leur acheteur final, en amont des plans d’accouplement.
Une part croissante de viande importée dans la RHD
Enfin, les interprofessions lait et viande mènent une campagne de promotion en faveur de la consommation de la viande de veau. Un produit réputé cher, mais qui s’inscrit dans une vraie tradition culinaire. Même si une légère érosion de la consommation est constatée entre 2012 et 2022 (- 7 %), une enquête inédite de l’Idele confirme que les Français sont les premiers consommateurs mondiaux de viande de veau devant les Italiens, avec 3 kg/an/habitant en 2022.
Dans le détail, l’enquête révèle que le veau est surtout vendu en piécé, et que la boucherie traditionnelle pèse presque autant que la GMS : respectivement 35 % et 41 % des ventes d’une viande issue essentiellement de veaux de boucherie sans label (81 % et 90 %). Les autres débouchés de la viande de veau français sont la vente directe (6 %), l’export (4 %) et la RHD (14 %). Or cette dernière absorbe la majorité de la viande de veau importée (66 % des volumes), dont la part de marché a progressé de 14 % à 21 % en dix ans. Promouvoir la filière du veau de boucherie et susciter l’intérêt des éleveurs pour la création d’ateliers font donc partie des enjeux pour assurer le renouvellement de génération et se réapproprier cette valeur ajoutée qui échappe à l’élevage français. C’est la vocation de la nouvelle station expérimentale de l’Idele à Mauron, le Cirveau. Elle a été conçue pour apporter des repères technico-économiques et tester les futures modalités d’élevage du veau répondant à la fois à l’évolution de la réglementation et aux attentes sociétales.
Il intègre 5 % de pommes de terre dans son silo de maïs ensilage
Fermeture de l’export de bovins : « les acheteurs vont en profiter pour faire baisser les prix »
Tendances saisonnières : l’hiver 2025-2026 sera-t-il pluvieux ou sec ?
Récolte 2025 : « une situation particulièrement alarmante » pour les producteurs de maïs grain
Y a-t-il vraiment un plafond de verre pour le prix de la viande bovine ?
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine
Logettes ou aire paillée ? Comment sont logées les vaches laitières françaises
Après la Prim’Holstein, la Génétique Haute Performance débarque en Normande
Avec 1 % de marge nette, l’industrie laitière française « fragilisée »
À Versailles, les agriculteurs de la FNSEA/JA veulent interpeler Emmanuel Macron