Lactalis ne veut pas renoncer au « Fabriqué en Normandie »

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Le groupe Lactalis continue de revendiquer l'origine normande de ses camemberts sur les étiquettes. (© C.Hue)

Emmanuel Besnier n’y est pas allé par quatre chemins le 19 octobre dernier. Lors de l’inauguration de la nouvelle fromagerie de Domfront, dans l’Orne, le patron du groupe Lactalis a affirmé le droit d’utiliser l’origine normande sur l’étiquette de ses camemberts. « Tous les camemberts issus du terroir normand, c’est-à-dire produits en Normandie avec du lait normand, doivent pouvoir revendiquer fièrement leur origine […]. L’image de la Normandie ne peut pas être réservée à moins de 5 % de la production des camemberts. » Traduisez : à l’AOP Camembert de Normandie et ses 6 000 tonnes.

Deux procédures engagées par Lactalis

Le leader mondial du fromage a remis sur le devant de la scène la guerre des camemberts. Pour protéger l’appellation d’origine de toute confusion de notoriété, la réglementation interdit aux camemberts non AOP une référence marquée à la Normandie. La plus emblématique est la mention « Fabriqué en Normandie » que Lactalis continue, malgré cela, d’apposer sur ses camemberts Président. Ses filiales normandes relatives aux sites normands de Domfront, Sainte-Cécile, Clécy et Orbec ont saisi en référé le tribunal administratif de Caen en 2021 et 2022.

Colère de l’AOP Camembert

Elles ont obtenu temporairement satisfaction : le tribunal a suspendu les injonctions de mises en conformité des services de la répression des fraudes (DGCCRF). « Depuis, rien ne se passe, s’énerve Benoit Duval, président de l’AOP Camembert de Normandie. Nous craignons que les autres opérateurs, qui ont enlevé “Fabriqué en Normandie” de leurs étiquettes, la remettent. »

Deux jugements sont attendus avant la fin de l’année pour, espérons-le, clôturer définitivement le sujet : celui du Conseil d’État sur la suspension et celui du tribunal de Caen sur le fond. La DGCCRF a en effet fait appel de la décision. L’Inao, qui soutient ce recours, se dit confiant. « Nous avons le droit et le temps pour nous. S’il le faut, nous irons devant la juridiction civile », déclare Caroline Ly, sa directrice.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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