Négociations commerciales : une flopée d’annonces mais peu de changements

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Huit jours avant le lancement des négociations commerciales, seule l'enseigne Intermarché a mis la pression pour que les industriels obtiennent d'abord un accord avec les producteurs. (© photodepoorter.fr)

Comme chaque année, industriels et distributeurs vont s’affronter dans les box pour fixer les prix des produits de marques nationales pour l’an prochain.

Rappelons que ces négociations doivent débuter le 1er décembre pour durer trois mois. Les projets de renforcer la loi Egalim sont restés dans les limbes. Si la commission des affaires économiques du Sénat a adopté les conclusions d’un groupe de suivi sur Egalim le 20 novembre, elle se borne à formuler des recommandations. Aucune évolution législative n’est attendue dans l’immédiat.

La sanctuarisation de la matière première agricole (MPA) reste la règle, mais son appréciation est délicate. En septembre dernier, les distributeurs (FCD), les industriels de l’agroalimentaire (Ania) et les agriculteurs (FNSEA) s’étaient prononcés pour la fixation d’une date butoir afin que producteurs et industriels s’entendent sur la valeur de la MPA, en amont des négociations avec les distributeurs.

Les Mousquetaires s’engagent

Le groupement Les Mousquetaires (Intermarché) a relancé le débat le 12 novembre en annonçant sa décision de ne pas entamer les négociations avec les industriels laitiers n’ayant pas obtenu d’accords avec les OP sur la valeur de la MPA. Soutenue par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et France OP Lait, cette initiative n’a pas fait d’émules. La FCD, dont Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, est vice-président, n’a pas suivi.

Trois jours plus tard, Lactalis et l’Unell parvenaient à un accord sur ce sujet. Le prix de revient agricole a été fixé à 477 €/1 000 l pour 2025, en hausse de 10 € par rapport à 2024. « Cet accord permettra à Lactalis France d’entrer au plus tôt en négociations avec la grande distribution », peut-on lire dans le communiqué. Cela ne concerne cependant que les volumes transformés en PGC (produits de grande consommation) vendus sous marques nationales. Au 22 novembre, les autres industriels privés n’avaient annoncé aucune avancée sur le sujet.

Il faut donc s’attendre à ce que ces négociations commerciales ressemblent à celles des années précédentes. Certes, les agriculteurs sont dans la rue, mais la préoccupation du pouvoir d’achat demeure prégnante. Et les bonnes intentions des parlementaires n’empêchent pas les distributeurs de contourner Egalim via leurs centrales d’achat européennes.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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