Milcobel peine à recruter des adhérents

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Le bilan des adhésions des producteurs français à Milcobel s’avère modeste, dans un contexte où le prix du lait belge se révèle beaucoup mois attractif.

Il y a un an dans ces colonnes, le directeur de Milcobel, Nils Van Dam, annonçait la volonté de la coopérative belge d’élargir sa collecte en France, dans un premier temps dans la région frontalière des Hauts-de-France. L’objectif : trouver 100 Ml de lait supplémentaires en misant sur l’adhésion de nouveaux membres coopérateurs, afin de sécuriser les approvisionnements de sa nouvelle usine de mozzarella d’une capacité de 650 Ml. Grâce à un prix attractif porté par les cours mondiaux, le géant belge faisait ainsi un retour fracassant dans le paysage laitier français. Lors de l’exercice 2022, Milcobel a en effet versé à ses producteurs un prix historiquement élevé de 557 €/1000 litres, complété par une ristourne de 3,50 € et un dividende de 4 %. Pourtant, après avoir démarché directement une centaine d’exploitations et maintenu sa communication dans la presse agricole locale, le bilan est modeste. Selon Marc De Bock, responsable technique France, une vingtaine d’exploitations avec une production moyenne de 700 000 l de lait aurait franchi le pas de l’adhésion. « Notre recherche d’adhérents continue, car la volonté de la coopérative est de consolider sa collecte sur le long terme pour profiter de marchés export en croissance, notamment vers l’Asie, explique-t- il. Les rencontres sur le terrain ont suscité beaucoup d’intérêt. Mais nous nous heurtons parfois à une difficulté, la possibilité pour les éleveurs français de ne pouvoir quitter leur laiterie qu’après un long préavis. » Entre-temps, le prix du lait belge est devenu beaucoup moins favorable. Dans ce contexte, Milcobel a signé un partenariat stratégique avec le danois Arla Foods afin de renforcer la valeur ajoutée à travers la transformation du lactosérum. La coopérative a aussi pris des mesures visant à renforcer son attractivité : en plus du statut d’adhérent coopérateur, les candidats à l’adhésion ont désormais la possibilité de faire connaissance avec Milcobel en tant que simple livreur, avec des contrats de fourniture de lait d’une durée minimale de un an prolongeable et une période de préavis mutuel de trois mois.

Une durée minimale d’adhésion fixée à deux ans

Ils peuvent aussi s’engager pour une durée de deux ans minimale, au lieu de cinq ans auparavant. Enfin, l’acquisition de capital pour atteindre le minimum requis de 75 €/1000 l se fait désormais par le biais des compléments de prix. Cette forte sensibilité à l’évolution des marchés internationaux bien identifiée par les éleveurs français est sans aucun doute un frein majeur pour Milcobel. Dans l’attente, la coopérative introduit la notion de concurrence pour le volume entre laiteries, dont a profité la SAS Dairy Hauts-de-France, regroupant des éleveurs des OP Danone, Lactalis et Fauquet dans le Nord, mais aussi des OP plus éloignées jusqu’en Normandie et en Bretagne.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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