Face aux rumeurs persistantes qui annoncent des négociations à venir difficiles sur les prix des marques des produits laitiers entre transformateurs et distributeurs, la FNPL hausse le ton. « Nous demandons simplement le respect de la loi, et par tout le monde, un point c’est tout. La France n’a pas besoin de connaître de nouvelles violences mais s’il faut déconfiner les tonnes à lisier et les épandeurs à fumier, on s’y résoudra », avertit son secrétaire général, Daniel Perrin. Cette loi Egalim, qui entre dans sa troisième année d’application, prévoit notamment la publication par l’interprofession d’un indicateur de coût de production sur la base d’une rémunération à deux Smic. « Cet indicateur a été validé par Bruxelles mais surtout par les quatre familles de l’interprofession. Il n’est pas question qu’une d’entre elles en déroge. C’est pourquoi nous posons un ultimatum aux coopératives. Il faut qu’au 15 octobre, elles aient intégré de coût de revient dans leur formule de prix », poursuit Daniel Perrin. Pour 2019, il n'y avait pas eu d’indicateur validé par le Cniel. Mais la FNPL avait diffusé un coût de revient établi d’après les données Rica et pour 2 Smic à 396 € / 1000 l. Pour 2020, le Cniel avait en revanche bien validé en octobre 2019 un indicateur coût de revient à 384 €. Le coût de revient 2021, qui servira de base aux négociations commerciales qui s’ouvrent, sera connu fin octobre.
« Nous n’accepterons pas de reculade cette année »
Inaudible aussi pour le syndicat, la défense indispensable du pouvoir d’achat du consommateur, à la suite de la crise sanitaire. « Remettons les choses à leur place : 1 centime sur un pot de yaourt, c’est 100 €/1000 litres pour le producteur », avertit Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente. Et de rappeler que la loi Egalim et son indicateur s’applique sur tous les produits laitiers vendus en France, c’est-à-dire les marques mais aussi la RHD et les MDD, soit plus de 60% du lait français. « C’est la seule façon de garantir un revenu tout juste honorable aux éleveurs français. On nous a dit que tout ne pouvait pas se faire en un an. Nous l’avons entendu, mais nous n’accepterons pas de reculade cette année. » Un avertissement est aussi donné aux transformateurs qui seraient tentés de reprendre d’une main ce qu’ils avaient donné de l’autre l’an dernier. Sans doute un clin d’œil à Savencia.
Dominique Gremy
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