Négocié pendant plus de sept ans, l'« Accord économique et commercial global » (AECG) - en anglais Ceta - avait été approuvé par le Parlement européen en février 2017. L'accord, qui supprime notamment les droits de douanes sur 98 % des produits échangés entre les deux zones, est vivement critiqué par agriculteurs et ONG, et les oppositions de droite comme de gauche. Selon Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, il y a des secteurs gagnants avec le Ceta - celui du vin et du fromage notamment -, et des secteurs perdants, « celui de la viande bovine ». «Lorsqu'il a été dit par plusieurs membres du gouvernement qu'il n'y a pas de farines animales de bovins utilisées pour nourrir les bovins (au Canada, ndlr), il y a aujourd'hui confirmation que cet argument est faux », a-t-elle affirmé à l'AFP lors d'une visite dans le Tarn. « Il y a surtout des non-dits, ou une tromperie. Est-ce un mensonge d'État ? Je ne sais pas », s'est demandé Christiane Lambert, dénonçant l'utilisation de « la gélatine et du sang pour nourrir des bovins ». « C'est du cannibalisme », a-t-elle lancé.
Hasard du calendrier, le vote sur le Ceta (par 266 voix contre 213, et 74 abstentions) s'est déroulé lors d'une journée marquée aussi par la visite à l'Assemblée de la figure suédoise de la lutte contre le changement climatique Greta Thunberg. « Je crois que c'est une lourde responsabilité de recevoir Greta Thunberg (...) et en même temps de laisser venir des produits qui vont parcourir des milliers de kilomètres en bateau, qui sont produits dans des conditions complètement différentes, et qui vont mettre à mal l'élevage bovin français, porteur de richesse, de patrimoine, de race et de biodiversité », a-t-elle ajouté. Christiane Lambert en a appelé aux consommateurs français, leur demandant d'être « très exigeants sur l'origine » des produits achetés et les invitant à signer une pétition d'initiative européenne en ligne pour exiger l'origine des viandes.
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