JA : « Le secteur se donnera-t-il les moyens de produire plus ? »

Au premier jour d’un marché laitier désormais sans quota, Jeunes agriculteurs s’interroge sur la manière dont la France va maintenir une « production laitière dynamique et rémunératrice ». Pour y parvenir, l’installation de jeunes se fera nécessairement sous forme sociétaire, selon le syndicat.

« Comment réussir l'équation pour maintenir sur l'ensemble du territoire français une production laitière dynamique et rémunératrice ? » questionne Jeunes agriculteurs ce 1er avril 2015, premier jour d’un marché laitier européen totalement libéralisé. 

« Depuis l’annonce de la fin des quotas laitiers, la filière se réorganise. Du côté de la production, c’est la voie du regroupement entre producteurs qui doit être privilégiée. Seul 1/3 des producteurs livrant à des entreprises privées sont regroupés en OP pour le moment. Jeunes Agriculteurs en appelle à davantage de mutualisation pour augmenter leur pouvoir de négociation face aux géants industriels laitiers qu’ils ont en face d’eux. »

« Le contrat, le nouvel outil de régulation »

« Depuis 1984, la France a adopté un mode de gestion très administré des quotas en attribuant des volumes de lait par département, ce qui a permis de maintenir les élevages sur l’ensemble du territoire. »

« Ce sont désormais les contrats entre producteurs et industriels qui vont suppléer ce mode de fonctionnement. Pour maintenir la production sur l’ensemble du territoire, Jeunes Agriculteurs souhaite que les contrats laitiers ne soient pas marchands et qu’ils ne soient pas cessibles d’un producteur à l’autre. »

« Quand un producteur arrête son contrat, le volume libéré doit remonter à l’organisation de producteur (OP). C’est ensuite à l’OP de gérer le volume » explique Florian Salmon, responsable JA du dossier lait.

Comme la Fnpl, Jeunes Agriculteurs souhaite que les OP se regroupent en Aop territoriales.

De plus, les conférences de bassin « doivent être le lieu de mise en place d’une politique claire à l’installation : une politique partagée par l’ensemble des maillons de la filière et qui soit en adéquation avec les problématiques du bassin. »

« Lors de son dernier Congrès, la Fnpl a fait connaître son ambition de production de 500 millions litres de lait supplémentaires par an, après la suppression des quotas, ambition partagée par l’ensemble des collèges du Cniel. »

« Ce sont 2.000 agriculteurs qui se sont installés en production laitière en 2013. Pour atteindre cette production supplémentaire, la filière devra assumer l’installation de 1.000 personnes supplémentaires. JA se demande quels seront les efforts mis en place par la filière pour aider les jeunes à s’installer. Compte tenu des coûts à l’installation, Jeunes Agriculteurs encourage l’agriculture de groupe, c’est-à-dire l’installation en forme sociétaire. »

« Il faut des ambitions pour la filière mais les différents acteurs doivent se donner les moyens de les réaliser ensemble en faisant des propositions. » rappelle Florian Salmon. En définitive, l’après quotas doit amener le regroupement des producteurs entre eux.  « La solution émanera de notre capacité à nous structurer » conclut Florian Salmon.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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