La reprise des producteurs de lait du Grand Est lâchés par Lactalis est plus complexe

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camion de collecte quittant une usine Lactalis
Des solutions pour les producteurs de lait lâchés par Lactalis se révèlent plus diifficiles à trouver pour le secteur du Grand Est. (© THIERRY PASQUET)

La reprise des Lactalis semble acquise dans les Pays de Loire. Dans le Grand Est, l'organisation de nouveaux circuits de collecte se révèle plus complexe, malgré l'intérêt rassurant des opérateurs locaux.

Le 25 septembre, Lactalis annonçait sa volonté de réduire sa collecte de 450 Ml de lait en cinq ans. Une première étape, à échéance 2026, porte sur 160 Ml collectés auprès de 121 producteurs des Pays de la Loire et 151 producteurs du Grand Est.

Sans attendre, l’Unell, association d’OP livrant l’industriel, a missionné le cabinet d’expert Triangle pour trouver un débouché à tous ces producteurs. « D’ici à la fin de l’année, nous proposerons une solution pour chacun, avant une mise en relation avec les potentiels acheteurs de manière collective début 2025 », annonçait son président, Yohann Serreau. À l’ouest, la demande exprimée par les laiteries doit permettre de couvrir tous les volumes concernés. LSDH et Terrena se sont clairement positionnées. À l’est, selon l’Unell, les débouchés potentiels auprès des opérateurs régionaux sont bien réels. Mais la diversité des productions, des cahiers des charges et l’accessibilité en zone de montagne complexifient l’organisation de nouveaux circuits de collecte.

Pallier la pyramide des âges

Contactées, les laiteries se montrent très prudentes. À l’image de Sodiaal, qui répond qu’« il n’y a aucune reprise d’éleveurs Lactalis à date », ou de l’Ermitage qui ne souhaite pas s’exprimer. La coopérative fromagère (pâtes molles et pâtes pressées), avec ses filières AOP, a des producteurs directement visés au cœur de sa zone de collecte. Dans quelle mesure sera-t-elle prête à accroître ses volumes, dans un contexte où des stocks élevés ont un impact sur son résultat et où la forte concurrence de l’emmental européen tire les prix vers le bas, indique un courrier adressé aux adhérents ? De même, la laiterie Milleret et ses 125 producteurs, un peu à l’écart de la zone concernée, pourrait à la marge récupérer des producteurs et ainsi anticiper les cessations d’activité. Mais, là aussi, sans impacter la valorisation de son mix-produit fromager.

Seule à s’exprimer, la présidente de l’ULM (365 Ml) se dit prête à ouvrir les portes de sa coopérative, sans pour autant évoquer d’objectifs chiffrés : « Nous serons en mesure de reprendre des producteurs dans le périmètre de la coopérative, précise Ludivine Graftiaux. C’est pour nous une opportunité de préserver la dynamique laitière sachant que, selon les projections, nous pourrions perdre 40 Ml en cinq ans et 100 Ml en dix ans. Les débouchés commerciaux existent, dans la limite d’un certain volume, pour accueillir les producteurs qui souhaiteront rejoindre une coopérative à taille humaine. »

Dans tous les cas, aucune déclaration d’intention n’est à attendre avant la conclusion de la réflexion collective menée avec Triangle et sans l’accord des producteurs concernés.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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