Le confinement a bouleversé les différents marchés, y compris celui du lait. Face à d’importantes pertes de débouchés, le Cniel avait notamment mis en place un dispositif incitatif à la modération des livraisons. À l’heure des premiers bilans, « les éleveurs ont visiblement intégré les messages de modération envoyés par de nombreux collecteurs », constate l’Idele. Mais d’autres causes expliquent aussi la baisse de collecte enregistrée.
Avec - 0,8 % par rapport à 2019 en avril et - 1,6 % en mai, 50 000 t de lait en moins ont été collectés sur avril et mai par rapport à l’an dernier.
Succès au rendez-vous pour l’appel à la modération des livraisons
Les signaux de modération envoyés par de nombreux collecteurs ont porté leur fruits, et surtout le dispositif mis en place par le Cniel, consistant en une indemnisation à hauteur de 320 € les 1 000 litres pour favoriser une baisse de production volontaire. « Le dispositif incitatif du Cniel à la modération des livraisons a joué, affirme G. You, puisqu’un premier bilan indique que 22 000 livreurs français, soit un peu moins de la moitié (40-45 %) ont réduit de 2 à 5 % leurs livraisons d’avril par rapport à 2019 ».
Au cours du mois d’avril, les livraisons ont ainsi diminué de 48 millions de litres de lait. Sans cela, des éleveurs auraient probablement réduit leurs livraisons malgré tout, mais le rôle incitatif a joué de façon considérable, explique l’expert. « L’enveloppe globale, qui était initialement de 10 millions d’euros a été dépassée. Le coût est estimé à 15,2 millions d’euros, pour un recul des livraisons de 2,2 % ».
Mais cette baisse s’explique aussi par la météorologie, avec des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches. « Les précipitations réduites depuis le confinement et les nuits fraîches début avril ont visiblement ralenti la production herbagère dans de nombreuses régions. »
Cette mise à l’arrêt de la pousse de l’herbe a donc également participé à freiner la production de lait. Ces conditions ont toutefois « permis aux éleveurs de réaliser les ensilages d’herbe dans de bonnes conditions », note l’Idele. Et bien que la pousse de l’herbe ait été particulièrement précoce en début d’année, à fin mai « le cumul de production herbagère reste plutôt positif partout en France à l’exception de l’Est », où les rendements ont été décevants, ainsi que dans le Sud-Est. Deux régions confrontées depuis janvier à des déficits hydriques importants.
L’autre effet, c’est la baisse du cheptel laitier, déjà réduit en début d’année. « À la fin de l’hiver, on était déjà à - 1,5 % (au 1er mars) par rapport à l’année dernière. » En mars et en avril, les réformes laitières ont été plus nombreuses et les entrées de génisses moins fréquentes.
En somme, le bilan a été « plus négatif que la normale, note l’Idele. Les effectifs réformés ont bondi de + 9 % en mars et + 3 % en avril d’une année sur l’autre, tandis que les entrées en lactation ont reculé de 2 % ». « Le différentiel de cheptel s’est creusé, puisqu’au 1er mai, le cheptel de vache était inférieur de 1,8 % par rapport à l’année dernière », explique G. You.
Plus largement, la collecte européenne (UE à 27 + Royaume-Uni) a connu aussi un ralentissement, après avoir été « relativement dynamique (+ 1,5 %/2019) » au premier trimestre. La croissance de la collecte a été limitée + 0,8 % en avril. Mais si la quasi-totalité des pays ont enregistré un ralentissement de leur production entre mars et avril, seulement le tiers des pays membres affiche une production en baisse d’une année sur l’autre ; la décroissance étant tirée principalement par la France.
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