Sur la Ferme du Terrier, le lactosérum est valorisé dans la ration des vaches laitières

Depuis le début d’année, le petit-lait issu de la transformation laitière est valorisé dans la ration des vaches laitières sur la Ferme du Terrier. Une manière pour les associés de boucler la boucle, et d’aller chercher quelques points de TB et TP supplémentaires.

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« En jetant le lactosérum, j’avais l’impression de jeter quelque chose d’utile », explique Mickaël Gaborieau, éleveur laitier en Vendée. Une pratique qui ne collait pas avec les valeurs de l’agriculteur, installé en agriculture biologique et engagé dans une démarche de circuit court. « Sur l’exploitation, nous sommes à 150 m d’un barrage d’eau potable pour la Vendée. Le lactosérum partait vers des lagunes d’épuration, il était traité comme un déchet ».

« On produit entre 400 et 410 000 litres de lait à l’année », détaille l’éleveur. Les deux tiers sont consacrés à la vente directe via l’atelier de transformation, le reste est valorisé par Biolait. Le volume de coproduit laitier produit sur la ferme est donc loin d’être anodin.

« À chaque coagulation du lait pour la transfo, on obtient du sérum », détaille Marie Routhiau, responsable de la transformation du lait sur la ferme. Compter environ 250 l de sérum pour 500 l de lait pour la confection du fromage blanc.

Eleveurs du Gaec du Terrier
Les éleveurs du Gaec du Terrier réintroduisent le lactosérum dans la ration lorsque les vaches sont au bâtiment, soit autour de 225 jours par an. Le reste du temps, les vaches sont en pâturage intégral. (© C. Lopacki)

Le pari a donc été pris de valoriser le lactosérum via l’alimentation des vaches. Le petit-lait, comme on l’appelle parfois, est riche en lactose, une source d’énergie facilement fermentescible. Il contient des protéines — certes moins que le lait — mais suffisamment pour avoir un intérêt nutritionnel. Il présente également l’avantage d’être riche en micro-organismes et bactéries lactiques, ce qui aide la flore ruminale à bien dégrader la ration de base, et mieux valoriser les fourrages. En d’autres termes, « c’est une manière d’aller chercher quelques points de TP et TB en plus », résume l’éleveur.

Pour ce faire, un petit tank réfrigéré de 500 l a été monté à côté de l’atelier de transformation. « Une pompe est installée, et on envoie directement le lactosérum vers le tank une fois la transfo finie », résume Mickaël. Le coproduit est conservé à 2°C. La cuve est vidée chaque lundi pour un nettoyage complet. Compter 200 € pour l’acquisition du tank d’occasion.

7 litres de lactosérum par vache et par jour

Le volume de sérum obtenu suite à la transformation conditionne le volume distribué sur la semaine. « On essaie de faire quelque chose de régulier pour limiter les changements de ration. En général, on donne autour de 7 l par vache et par jour ».

Le lactosérum n’est pas sans impact sur la production laitière. « Lorsque j’ai repris la ration d’été après une période de pâturage intégral, je n’ai pas réintégré tout de suite le lactosérum et j’ai vraiment vu l’impact sur les taux », détaille Mickaël. « Dès que je le réintroduis, le TB et le TP augmentent ».

Pour la distribution, le lactosérum est introduit dans la mélangeuse grâce au godet du télescopique. « Aujourd’hui, on remplit encore le godet du télescopique avec un seau. Mais avec les gains du concours Inel, je pense que nous allons pouvoir investir dans une petite pompe pour ne plus avoir à porter les seaux », sourit Mickaël.

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