"L’élevage pollue, consomme énormément d’eau (15 000 litres pour 1 kg de viande rouge) et nécessite des terres qui pourraient servir à l’alimentation humaine" : ce type d’accusations envers l’élevage se multiplie de nouveau alors que la sécheresse et le réchauffement climatique ont fait l’actualité tout l’été. Serge Zaka, agrométéorologue chez ITK, a décidé de se saisir du sujet dans un thread sur Twitter.
Il revient d’abord sur un constat, oui l’agriculture représente en France 19 % des émissions de gaz à effet de serre, et l’élevage 10 %. Et pour réduire cet impact carbone, il est selon lui nécessaire de manger deux à trois fois moins de viande.
Concernant l’eau nécessaire à la production d’un kilo de viande rouge, elle s’élève bien à 15 000 litres. Mais il est important de distinguer la provenance de cette eau. 14 225 l sont en effet de l’eau de pluie qui retourne donc dans le cycle de l’eau.
Enfin, face à l’accusation que l’élevage utilise des terres agricoles pour nourrir les animaux, ce qui entre en concurrence avec l’alimentation humaine, Serge Zaka explique que 86 % de la nourriture animale n’est pas consommable par l’homme car il s’agit d’herbe, de maïs...
Mais, l’agroclimatologue rappelle surtout les atouts de l’élevage : il permet notamment de valoriser des terres difficilement exploitables pour l’alimentation humaine, comme en montagne. De même, « les déjections animales permettent la fertilisation du sols (fumier etc.) notamment en agriculture bio. Elles favorisent l'apport d'azote naturel, la vie du sol et de baisser la part de fertilisants chimiques. »
Et de conclure : « Oui, il faut réduire par trois notre consommation de viande. Oui, l'élevage a une marque sur l'environnement. Mais c'est à placer dans un contexte polyculture-élevage et de revalorisation qu'il faudra favoriser dans un contexte de changement climatique. »
Antoine Thibault va dans le même sens. En réponse à un tweet de Sandrine Rousseau, députée EELV, qui oppose l’élevage à la planète, il admet que la consommation de viande doit diminuer mais rappelle aussi les nombreux atouts de l’élevage : maintien des prairies et des zones bocagères, riches en biodiversité, entretien des zones difficiles d’accès... Il met également en avant les nombreux efforts des éleveurs en faveur de la baisse des émissions des gaz à effet de serre par des changements de pratiques...
En effet, selon un sondage réalisé sur Web-agri entre le 1er et le 9 février 2022 auprès de 839 éleveurs, 26,7 % indiquent avoir déjà effectué un diagnostic carbone sur leur exploitation, 10,8 % envisagent de le faire prochainement.
Robot de traite et logettes matelas : ils ont investi 500 000 € pour gagner en qualité de vie
Robot de traite : promesse de libération des contraintes temporelles
De plus en plus de cellules au contrôle laitier
Au Gaec de la Thébaudière (35), deux robots VMS 310 DeLaval ont changé la donne
Manitou, Duro, Arland, Laforge… Reportages au cœur du machinisme à la française
Viande bovine : + 8 % en rayon, contre + 34 % payés aux producteurs
« Bloquer les abattages, c’est risquer la dermatose bovine dans toute la France »
Taxe carbone : l'UE fait finalement une exception pour les engrais
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »