Insolite. Tout peut arriver en élevage ! En témoigne cette histoire d’un animal qu’il a fallu opérer pour sortir un lance bolus de son rumen.
«Tanguy, j’ai un éleveur au téléphone qui voudrait parler à un véto car sa génisse a avalé son lance bolus. » Ma première idée, et peut-être la vôtre, a été : la secrétaire a sans doute mal compris ? Je prends le combiné et l’éleveur me raconte l’histoire : il était en train de donner des bolus à ses génisses avant la mise à l’herbe quand l’une d’elles a paniqué. Elle a violemment secoué le cornadis qui s’est ouvert alors que l’éleveur avait déjà positionné le lance bolus entièrement dans la gueule d’une bête. Toutes les génisses ont reculé d’un coup, y compris Péniche, qui avait le lance bolus dans la bouche, et l'éleveur a regardé, impuissant, la gourmande faire « gloups ». « J’ai bien cherché dans la paille, je n’ai rien retrouvé, il ne peut être que dans la vache. Qu’est-ce qu’on fait ? »
Eh bien, malheureusement, il faut ouvrir la génisse…
Il est en effet trop risqué de laisser le lance bolus dans le rumen.
Un risque de perforation du rumen
Les contractions ruminales sont tellement fortes que le risque de perforation est élevé. L’animal est alors préparé comme lors d’une césarienne : prise dans une cage de contention, elle est rasée et désinfectée sur le flanc gauche. Une incision est pratiquée en arrière des côtes. La particularité (et la difficulté) de la chirurgie est la suivante : ce qui est dans le rumen ne doit pas tomber dans l’abdomen. La moindre fibre végétale, la moindre goutte de jus de rumen (qui contient des bactéries en pagaille) pourrait mener à une péritonite… Dans trois jours, comme dans trois semaines !
Une fois les muscles incisés, il faut prendre ses précautions en suturant de façon étanche le rumen au muscle. Puis le rumen est ouvert, ce qui crée une sorte de hublot par lequel passer le bras. Il a fallu enlever quelques poignées de fibres avant que ma main ne rencontre l’objet du délit, « planté » à la verticale dans le rumen. Une fois le lance bolus retiré, le rumen est refermé, le « hublot » abondamment rincé avant d’être décousu. Les muscles puis la peau ont été ensuite refermés.
Trois mois plus tard la génisse a vêlé sans encombre.
Prudence, donc, lors de l’administration de bolus, tout comme lors de n’importe quel traitement : assurez votre sécurité et celle de vos animaux avec une contention efficace !
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
« Nos vaches produisent en moyenne 16 200 kg de lait »
Les refus de dossiers de financement se multiplient dans les concessions agricoles
Viande bovine : + 8 % en rayon, contre + 34 % payés aux producteurs
Le drenchage, la solution pour réactiver le rumen
Le lait sur le marché Spot ne vaut presque plus rien
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
« Certes tout n’est pas tout beau tout rose, mais il faut positiver ! »
« Bloquer les abattages, c’est risquer la dermatose bovine dans toute la France »
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »
Angus, Charolais, Blanc Bleu : quelle race préférer pour le croisement laitier ?