Nous étions 3 000 éleveurs dans les rues de Cork le 9 octobre pour dire notre inquiétude. De nouvelles manifestations devraient avoir lieu les semaines à venir. Le gouvernement finalise un plan d’action contre les émissions de gaz à effet de serre et d’ammoniac, et contre les nitrates, qui sera bouclé début 2022. L’agriculture représente 35 % des émissions nationales. La pression politique et green est forte, en particulier sur le secteur laitier, dont le cheptel s’est accru de 45 % entre 2010 et 2020. Pour moi, le temps du développement laitier est révolu, du moins par un agrandissement des troupeaux. Si la collecte continue d’augmenter, ce sera de 3 à 4 % par an, uniquement par des gains de productivité. En manifestant, nous essayons de changer les incohérences et ainsi d’alléger ce qui nous sera demandé. Par exemple, dans l’empreinte carbone d’un produit laitier sont intégrés le pétrole importé, mais aussi les émissions liées à leur exportation. Cette partie devrait être affectée à l’importateur, pas à nous ! Ces manifs ne m’empêchent pas d’être lucide. Nous allons devoir faire évoluer nos pratiques. Cet été, les nôtres ont été auditées, avec des recommandations sur l’urée protégée, l’enrichissement des prairies en trèfles, le fractionnement de la fertilisation organique, etc. Ce seront des coûts en plus et des papiers à remplir. Ces évolutions sont un challenge pour les éleveurs mais nous pouvons le relever en trouvant le bon équilibre entre production et environnement. Dans ce contexte stressant, le prix du lait est heureusement bon : 365 € de prix de base en octobre, bonus et TVA inclus. Ce sera plus en novembre et décembre. Et il augmentera encore en 2022. »
« J’ai manifesté à Cork contre le plan Environnement du gouvernement »
Article réservé aux abonnés.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?