Taxer les mauvaises pratiques, la nouvelle préconisation de l'Europe

La réglementation sur le bien-être animal devrait être revue par le parlement européen d'ici la fin de l'année 2023. (© Pixabay - Ralphs_Fotos)
La réglementation sur le bien-être animal devrait être revue par le parlement européen d'ici la fin de l'année 2023. (© Pixabay - Ralphs_Fotos)

Parmi les recommandations de la Cour des Comptes européenne sur le transport des animaux vivants, une préconisation dénote : « élaborer une méthode de tarification de la souffrance animale à intégrer dans le coût du transport et le prix de la viande ». L'objectif, rendre les mauvaises pratiques dissuasives.

Dans un rapport, la Cour des Comptes européenne détaille des pistes de travail pour améliorer le bien-être des animaux durant le transport. Et ces recommandations pourraient très bien être impactantes : à l'automne, la Commission européenne devra plancher sur le nouveau cadre réglementaire qui entourera les questions de bien-être animal.

Outre les traditionnelles injonctions à privilégier le transport de viande plutôt que d'animaux vivants, ou encore à rapprocher le lieu d’abattage du site de production, l'instance européenne préconise de donner une valeur marchande à la bientraitance animale. « La mise en place d’incitations financières bien conçues pourrait jouer un rôle direct en envoyant les bons signaux sur les prix », peut-on lire dans le rapport d'analyse.

Donner une valeur à la « souffrance animale »

En effet, les mauvaises conditions de transport relèvent souvent plus de considérations pécuniaires que du sadisme des entreprises de transport... C'est du moins la conclusion que dresse la CCE. « Les États membres n’appliquent pas de la même manière la législation européenne sur le transport d’animaux, et les transporteurs peuvent chercher à profiter des failles dues aux différents systèmes de sanctions nationaux », détaille Eva Lindström, membre de la Cour des comptes. À ce titre, certains transporteurs européens préfèreraient allonger les trajets pour transiter par des pays plus cléments au regard de la réglementation.

L'élaboration d'une méthode de tarification de la souffrance animale pourrait être une manière d’encourager les sociétés de transport aux bonnes pratiques. L'idée ? Rendre le bien-être plus rentable que la souffrance. « Lorsque des agriculteurs décident de ne pas soigner des vaches inaptes avant l'abattage, c'est qu'ils jugent le rapport coût-efficacité insuffisant », estime la CCE. La mise en place de dissuasion économique permettrait de « réduire au minimum l’attrait économique des pratiques non conformes ». Mais difficile d'estimer la part du coût de transport sur le prix final de la viande. Et tout porte à croire qu'il est très faible...

La CCE mise également sur l'engagement du consommateur pour aiguiller les pratiques d'élevage. « Accroître la transparence et l’harmonisation, par exemple au moyen d’un système d’étiquetage du bien-être animal établi au niveau de l’UE, pourrait aider les consommateurs à faire des choix éclairés. » Une meilleure communication, couplée à la taxation des pratiques peu éthiques pourrait contribuer, d'après les rapporteurs de la Cour des comptes européenne, à améliorer la présence de viande vertueuse sur les étals. 

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