À l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne, en 2004, Janina et Witold Marchlewski étaient à la tête de sept vaches. Ils en auront quarante à la fin de l'année.
Grande table recouverte d'une belle nappe blanche, boulettes de viande accompagnées de salades maison, gâteau aux fruits de saison, Janina et Witold Marchlewski ont l'accueil chaleureux et généreux, comme lors de nos rencontres en octobre 2003, à la veille de l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne, puis en octobre 2007. Cette fois-ci encore, c'est avec pudeur, mais non sans fierté, qu'ils expliquent leurs projets pour l'après-quotas.
INVESTISSEMENTS Boostés par l'arrivée de leur fils Michal, ingénieur en agriculture, ils s'apprêtent à aménager leur grange pour accueillir vingt nouvelles holsteins. Comme l'actuelle, ce sera une étable entravée avec un transfert de lait pour un investissement de 25 000 €. Autofinancés. « Nous n'aimons pas être endettés. Nous préférons nous développer doucement en privilégiant l'autofinancement. Nous sommes des gens prudents. » Pourtant, c'est la deuxième fois en dix ans que le couple n'hésite pas à doubler son troupeau. Cette fois-ci, avec plus de sérénité.
CRAINTES Situés dans la moyenne nationale, Janina et Witold illustrent la formidable mutation que les éleveurs laitiers polonais opèrent depuis dix ans. « Nous aurions pu, comme un certain nombre d'éleveurs, rester avec quelques vaches et continuer cahin-caha. Encouragés par notre coopérative, dynamique, et les aides à l'investissement accordées par l'Union européenne à la veille de l'adhésion de la Pologne, nous avons décidé d'acheter treize vaches et d'agrandir notre étable. Ce n'était pas sans craintes. Nous nous demandions vraiment si nous faisions le bon choix. » La mise en place des normes européennes sur la qualité du lait (cellules et germes), l'installation du tank à lait dans une laiterie carrelée du sol au plafond et la construction d'une fumière bétonnée leur paraissent, à l'époque, très contraignantes. Aujourd'hui, ils ne regrettent pas. « Les programmes d'aides européennes à l'investissement, qui se sont poursuivis, ont permis de moderniser notre parc de matériels. Nous avons acheté en particulier une mélangeuse à vis verticale de 8 m3 qui a fait passer les performances laitières de 6 000 à 8 000 l/VL. Et en 2013, nous avons perçu 375 €/1 000 l de prix du lait. »
RELÈVE La balle est désormais dans le camp de Michal. À 53 et 57 ans, eux aspirent à lever le pied après avoir travaillé dur. On devine à demi-mot leurs problèmes de santé. On perçoit surtout la satisfaction d'avoir amélioré leurs conditions de vie et offert une éducation à leurs trois enfants. Outre Michal, ingénieur, leur fille, Beata, est installée aux États-Unis et vient de donner naissance à une petite fille. Leur second fils, Wojtek, est actuellement au lycée. À n'en pas douter, il n'en restera pas là.
CLAIRE HUE AVEC LA COLLABORATION D'ÉLISABETH GODZIEMBA
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?