Des agriculteurs au volant de 80 tracteurs ont bloqué vendredi dans l'après-midi l'A64 à la hauteur de Carbonne (Haute-Garonne), y installant un campement pour y passer la nuit, selon un journaliste de l'AFP sur place.
« Ce soir on sera là, demain matin on sera là », a déclaré Jérôme Bayle, figure régionale de la mobilisation, tandis que les manifestants plaçaient des bottes de paille, installaient une tonnelle et un groupe électrogène sur la chaussée.
Alors que la nuit commençait à tomber, un premier feu a été allumé dans le terre-plein central, du bois en grande quantité était approvisionné et plusieurs glissières de sécurité ont été démontées pour faciliter la circulation des engins, signe que l'occupation pourrait durer.
Au niveau des tonnelles installées sous le pont de la sortie 27 de l'autoroute, un brasero était en cours d'installation et les premiers vivres pour la soirée commençaient à affluer.
Présents autour du rassemblement qui se tenait à proximité de l'autoroute, les CRS ont laissé les agriculteurs s'installer. Juste avant le début du blocage, Jérôme Bayle a expliqué avoir négocié cette opération avec le préfet en amont « parce qu'on ne veut pas casser, on ne veut pas d'affrontement », a-t-il souligné au lendemain de heurts entre agriculteurs et forces de l'ordre en Ariège.
Mercosur, transmission et gestion de la DNC parmi les doléances
Si Jérôme Bayle a indiqué que la mobilisation ne concernait pas seulement la politique de gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), mais aussi l'accord sur le Mercosur ou encore la transmission des exploitations, beaucoup des agriculteurs présents étaient déjà mobilisés ces derniers jours contre les abattages dans le département voisin de l'Ariège.
Éleveur de bovins près de Saint-Gaudens en Haute-Garonne, Mathieu Estadieu était déjà présent ces derniers jours aux abords de la ferme des Bordes-sur-Arize, où 207 bovins ont été abattus. « En tant qu'éleveur c'est inadmissible ce qui se passe. Donc on est là pour soutenir toute la filière », a-t-il déclaré espérant que l'occupation de l'autoroute permettrait de rétablir le dialogue.
« Le but c'est de faire évoluer la situation et de dire que l'abattage total n'est pas une solution. Essayons d'en trouver une autre », a-t-il poursuivi sous le son des klaxons d'encouragement des poids-lourds passant à proximité.
Interrogé sur la durée de l'occupation, Dorian Eychenne, éleveur à Martres-Tolosane a prévenu: « on restera le temps qu'il faudra ».
Au même moment, la préfecture de Haute-Garonne a annoncé un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans le département, le quatrième d'Occitanie touché après les Pyrénées-Orientales, l'Ariège et les Hautes-Pyrénées.
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