Le gouvernement a étendu vendredi les zones de vaccination obligatoire contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest face « à la dégradation soudaine de la situation sanitaire », dans un contexte de colère grandissante d'éleveurs contre la stratégie d'abattage de troupeaux jusqu'ici déployée.
Alors que les manifestants réclament une vaccination préventive élargie du cheptel, le ministre du Commerce Serge Papin a estimé vendredi que « la solution, c'est le vaccin ».
« On ne résoudra que par la vaccination », a-t-il affirmé sur Europe 1, première prise de position publique d'un membre du gouvernement allant dans ce sens. « Tout le monde est de bonne foi dans cette affaire. L'Etat doit prendre une décision et protéger l'essentiel », a-t-il dit.
Mardi, un cas de dermatose nodulaire contagieuse a été détecté en Ariège. Le lendemain, un autre l'a été dans les Hautes-Pyrénées. Ce sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025. Autour de ces deux foyers, une nouvelle zone réglementée est instaurée et le gouvernement a étendu la zone vaccinale.
« Face à la dégradation soudaine de la situation sanitaire, le ministère chargé de l'agriculture a décidé d'étendre le dispositif de lutte en instaurant une zone vaccinale couvrant les départements de l'Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques (à l'exception des communes déjà situées en zone règlementée) », écrit-il dans un communiqué de presse. Le département des Landes est également concerné, a confirmé la préfecture à l'AFP.
La sortie de la zone vaccinale est interdite pour les bovins, à l'exception des départs à l'abattoir. La vaccination sera prise en charge par l'Etat. (CMinistère de l'Agriculture)
Dans ces zones, la vaccination de tous les bovins est obligatoire et ils ne peuvent sortir de la zone vaccinale, sauf vers un abattoir, précise le ministère.
En Ariège, après deux jours de mobilisation autour de la ferme concernée par le cas détecté et la décision d'euthanasie, les manifestants ont été délogés jeudi soir par les forces de l'ordre, et l'abattage des 200 vaches a débuté vendredi matin.
Les services vétérinaires se sont rendus dans l'étable, escortés par la gendarmerie, et aux alentours de 10h30, les premières vaches abattues ont été chargées dans un camion-benne, a constaté le journaliste de l'AFP.
La stratégie mise en place par l'Etat depuis l'apparition de la DNC en juin en Savoie implique l'abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une « vaccination d'urgence » de tous les bovins dans la zone concernée.
Mais les opposants à cette stratégie, soutenus par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, dénoncent un protocole « injuste et inefficace », une « épée de Damoclès permanente » sur la vie des éleveurs et de leurs bêtes, et réclament une vaccination élargie.
« Il faut bien évidemment vacciner toutes les vaches pour se préserver de cette maladie. Si ça fonctionne, pourquoi s'en priver ? Mais il faut le faire très rapidement, n'attendons pas que la zone soit infectée pour le faire », a dit vendredi José Pérez, membre du comité directeur de la CR, après les déclarations de M. Papin.
Le puissant syndicat FNSEA, qui a jusqu'ici soutenu le choix gouvernemental, redoutant qu'une vaccination prive la France de son statut « indemne » et donc de sa capacité à exporter, a semblé jeudi infléchir cette position.
Son président Arnaud Rousseau a annoncé jeudi soir dans une vidéo à ses adhérents avoir demandé à Mme Genevard une « extension de la zone vaccinale au-delà des zones réglementées ». Un point presse du syndicat est prévu à 14h.
Lors d'un comité spécial rassemblant tous les acteurs du dossier, le gouvernement a lancé mardi la « réflexion » sur la stratégie vaccinale à adopter en 2026.
Apparue en juin en France, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est non transmissible à l'humain mais peut entraîner la mort des animaux. Le ministère estime que la situation est « stabilisée » dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
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