La France appelée par l'Europe à changer de vision

On pourrait très bien imaginer demain plusieurs OS holsteins en France, celui d'Evolution, de Gènes Diffusion et pourquoi pas de Prim'holstein France.© CLAUDIUS THIRIET
On pourrait très bien imaginer demain plusieurs OS holsteins en France, celui d'Evolution, de Gènes Diffusion et pourquoi pas de Prim'holstein France.© CLAUDIUS THIRIET (©)

Un projet de règlement européen finit de détricoter ce qu'il reste de la loi sur l'élevage réformé en 2006. Le dispositif génétique français va devoir passer d'un régime administré à un système basé sur la contractualisation.

Depuis le début de l'année, les organismes qui gravitent autour de la sélection bovine sont entrés en ébullition. D'abord ceux en première ligne : les entreprises de sélection regroupées à l'Unceia, qui conduisent les programmes de sélection, et les organismes de sélection (ex-Upra) derrière Races de France, qui tiennent les livres généalogiques. Les autres ont suivi : les organismes de Conseil Élevage pour le contrôle de performances, les EDE pour l'identification, l'Inra qui calcule les index génétiques et l'Institut de l'élevage qui les publie.

Éviter les entraves aux échanges dans l'UE

C'est un projet de règlement européen qui a mis le feu. Et qui dit règlement, et pas directive à traduire en droit national, dit discussion directe entre les États membres et l'UE (Commission, Parlement et Conseil des ministres européens). Impossible donc, en négociant directement avec Paris, de trouver des « arrangements » pour passer à côté du boulet. Le seul espoir est aujourd'hui d'infléchir les lignes fortes de ce futur règlement qui s'appliquera dans les vingt-huit pays de l'UE dès 2018. Son objectif est de regrouper dans un cadre juridique unique les vingt-six textes de la législation zootechnique des reproducteurs bovins, mais aussi ovins, caprins, porcins et équins. Cela dans le but d'uniformiser les règles au sein de l'UE pour éviter les entraves aux échanges de reproducteurs, spermes, ovules et embryons. Éviter aussi que les activités transfrontalières d'organismes de sélection (OS)agréés ne soient sources de controverses.

S'il provoque autant de turbulences, c'est que ce règlement (dont on attend la version 2) bouscule le dispositif génétique français appelé à remplacer son régime administré par des relations contractuelles. Fini le contrôle de performances et l'indexation attribués à certains. Pas d'obligation non plus d'un seul OS par race. Tout découle du changement de définition de ces OS appelés à coupler la conduite du programme de sélection et la tenue d'un livre généalogique, à l'instar de Simmental France ou BGS. Ce nouvel OS pourra réaliser son propre contrôle de performances ou continuer de faire appel à des opérateurs agréés qu'il choisira. De la même façon, il désignera les instances d'évaluation génétique, à l'instar d'un Gènes Diffusion qui, pour évaluer ses index « maison » santé du pied, s'est adressé aux Pays-Bas.

L'opportunité d'actualiser notre dispositif génétique

Ayant compris qu'il ne servait à rien de se braquer, les professionnels au coeur de ce dossier considèrent que ce règlement offre une opportunité de repenser et d'actualiser le dispositif génétique bovin. Reste à voir comment les races où coexistent des entreprises concurrentes s'y adapteront. On pourrait bien imaginer à l'avenir trois OS holsteins, celui d'Évolution, de Gènes Diffusion... et de Prim'Holstein France. Quand bien même un OS pourrait par délégation conduire plusieurs programmes de sélection, ce que souhaiterait Races de France, encore faudra-t-il qu'un Umotest, Jura-Bétail et Montbéliarde Sélection aient envie de se retrouver sous le même toit... ce qu'ils ont refusé dans le passé.

JEAN-MICHEL VOCORET

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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