Les éleveurs laitiers européens peinent à maîtriser la hausse de leurs charges. Il existe pourtant des marges de progrès, notamment en termes de productivité du travail.
Le congrès annuel de l'association EDF (European Dairy Farmers) s'est tenu en Suisse fin juin. C'est l'occasion de faire le point sur l'évolution des coûts de production dans les différents pays. Les chiffres concernent les exercices clos à partir de mi-2012 et jusqu'à mi-2013. Comme chaque année, seulement une faible part des éleveurs, 27 %, dégage un résultat positif quand on n'intègre pas les aides directes. La proportion monte à 42 % avec ces primes, sachant que la méthode de calcul inclut la rémunération du capital au taux du marché. La rémunération du travail est faible : 8,20 €/heure sans les aides et 14,30 €/h si on les prend en compte. Les Irlandais restent les plus rentables tandis que les Français se situent dans la moyenne. Mais les écarts sont importants et il existe des élevages performants partout.
Les charges augmentent, particulièrement pour l'alimentation (+ 2,6 c/kg de lait) mais aussi pour la main-d'oeuvre (+ 1 c). Le coût du foncier tend également à progresser, tandis que celui des quotas est logiquement orienté à la baisse. Parmi les fermes qui transmettent leurs résultats depuis quatre ans, 40 % subissent une forte hausse de leurs charges sur la période quand 19 % parviennent à les réduire sensiblement.
Ces constats poussent à rechercher les marges de progrès. Si les éleveurs ne peuvent pas grand-chose sur l'augmentation du prix des aliments, ils ont davantage de maîtrise sur la main-d'oeuvre. Ce poste pèse 19 % des charges totales (main-d'oeuvre familiale et salariée). Le réduire implique de jouer sur la productivité du travail. Mais encore faut-il pouvoir la mesurer ! Pour les pays qui disposent d'enregistrements fiables, le temps de travail va de 26 à 107 heures/vache/an. Ou encore de 296 à 1 411 heures/100 000 kg de lait. Une amplitude gigantesque.
Robot : une option coûteuse
Travailler cet axe permettrait clairement de réduire les charges de main-d'oeuvre. Mais il s'avère que peu le font. Pourtant, seulement 33 % des éleveurs sont satisfaits de leur équilibre entre temps de travail et vie personnelle. La moitié de l'échantillon n'a pas un jour de repos hebdomadaire et 12 % ne prennent jamais de vacances. Les exploitations équipées de robot parviennent généralement à réduire le temps de travail par vache ou par kilo de lait produit, mais avec un coût élevé. Les Danois et les Néerlandais, qui ont le plus investi dans l'automatisation, sont aussi ceux qui atteignent les plus hauts niveaux d'endettement.
Soulignons que dans cette enceinte, l'option d'une hausse du prix du lait pour compenser celle des charges est à peine évoquée. Ce prix dépend du marché, et c'est tout.
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