Alltech donne sa vision

La stigmatisation de la ferme des 1 000 vaches reflète le fossé qui existe entre les représentations que se fait la société de la production laitière et la réalité dans les campagnes. Un fossé que David Butler, chargé de la veille média à Alltech, résume ainsi début septembre, à Deauville (Calvados) devant 700 éleveurs laitiers et bovins viande. Ils sont venus du monde entier (160 de France) pour le Alltech Dairy and Beef Global. « Soit est présentée une vision idyllique du métier d'éleveur et de l'élevage, soit sont montrés des animaux maltraités et des pratiques polluantes. Que pouvez-vous faire pour combler ce fossé ? », les interpelle-t-il.

Pour lui, il faut jouer la carte de la transparence. Traduisez : prendre sa communication en main et nouer des relations directement avec le grand public. Les réseaux sociaux offrent cette opportunité : « Facebook, Instagram, Linkedln, blog, vidéo humoristique sur Youtube, tout est possible. À vous de choisir. » Objectif : que chaque éleveur ait quarante-neuf « amis ». « Les agriculteurs représentent 2 % de la population active dans les pays occidentaux. À l'échelle d'un agriculteur, cela fait 98 individus ou 49 familles. »

En résumé, il ne suffit plus aujourd'hui d'être un bon technicien, un bon gestionnaire. Il faut aussi appréhender les demandes de la société.

L'éleveur, un chef d'entreprise à la tête d'une exploitation durable

Pour le groupe mondial Alltech, spécialisé dans l'alimentation animale, pas question de renoncer à son projet d'éleveur. Un éleveur qu'il voit comme un chef d'entreprise, à la tête d'une exploitation productive, durable et économiquement efficace. « Recourir aux technologies innovantes, travailler sa rentabilité, mieux organiser son temps, savoir embaucher des salariés, se développer en élaborant son projet de croissance dès maintenant, voilà les défis à relever », conclut Pearse Lyons, président d'Alltech.