Trois scénarios envisagés par la Normandie

Alors que la Bretagne met en place son plan d'actions, la Normandie en est à la phase de réflexion et de prospective sur l'après-quotas. Les chambres d'agriculture ont présenté le 23 septembre à Caen (Calvados) trois scénarios d'avenir pour 2020. « L'objectif est d'envisager différents futurs possibles et plausibles », souligne Michel Lafont, de la chambre régionale d'agriculture. Pour cela, quatorze variables sont prises en compte : la politique agricole, la pression environnementale, les prix des céréales et oléagineux, les débouchés, etc. Le premier scénario, appelé « tendanciel », prolonge les tendances actuelles, avec un prix du lait stable, une augmentation de la collecte de 1 % par an et un prix des céréales-oléagineux au niveau de 2013. Le deuxième scénario, dit « pessimiste », prévoit un marché mondial stagnant, une baisse de la consommation en Europe, un prix des céréales élevé (au niveau de 2012), un prix du lait en recul de 15 % et des livraisons stables. Enfin, le scénario « optimiste » se caractérise par une bonne conjoncture globale dans la filière laitière : forte demande mondiale, croissance du débouché européen, modération du prix des cultures. Dans ce cas, le prix du lait augmente de 15 % et la collecte de 2 % par an.

Entre 2 100 et 3 300 éleveurs de moins en 2020

Dans cette troisième hypothèse, le revenu des producteurs s'approche, en 2020, de la parité avec les autres catégories professionnelles. Il n'est cependant pas suffisant pour arrêter la baisse du nombre d'éleveurs. Celle-ci apparaît en effet inéluctable dans chacun des scénarios. Par rapport à 2012 (9 900 élevages), la Normandie laitière perdrait 2 100 producteurs dans l'hypothèse optimiste et jusqu'à 3 300 dans l'hypothèse pessimiste. Le troupeau moyen devrait se situer autour de 75 vaches laitières, soit 18 de plus qu'en 2012. « Cela veut dire que nous aurons des exploitations de grande dimension, certaines avec 100 ou 200 vaches, rappelle Cédric Garnier, ingénieur lait à la chambre d'agriculture. Cela suppose une nouvelle organisation du travail. »

Si, globalement, la main-d'oeuvre diminue, le besoin de travailleurs par exploitation augmente. Il se situe, selon les scénarios, entre 2,04 et 2,12 UTA (unité de travailleur agricole) par exploitation, contre 1,96 UTA en 2012.

Davantage de robots

Quant à la production moyenne, elle devrait se situer autour de 530 000 litres par élevage (contre 355 000 litres) avec une moyenne par vache entre 6 900 et 7 200 litres. Enfin, les trois scénarios promettent une augmentation du nombre de robots de traite. Alors que 4 % des élevages étaient équipés en 2012, ce pourcentage devrait passer à 8 % dans l'hypothèse pessimiste, et même à 15 % dans l'hypothèse optimiste.

JEAN-CLAUDE BALLANDONE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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Herbe

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