Accord pour la régulation des fabrications

« Le souci de notre appellation est qu'elle est saisonnière, explique Gilles Lambersend, le président du Syndicat interprofessionnel du reblochon (SIR). Il se consomme plus de reblochons en hiver qu'en été. »
« Le souci de notre appellation est qu'elle est saisonnière, explique Gilles Lambersend, le président du Syndicat interprofessionnel du reblochon (SIR). Il se consomme plus de reblochons en hiver qu'en été. » (©)

Après le comté et le beaufort, le reblochon se dote, dans le cadre du paquet lait européen, de règles de régulation de l'offre de fromages.

Au nom de la qualité de son fromage, la filière reblochon a acté une régulation maîtrisée et contraignante de sa fabrication, en particulier sur le deuxième trimestre de l'année. Les fabrications des opérateurs de la filière reblochon AOP sont désormais officiellement encadrées par deux références : la première à l'année, l'autre sur le deuxième trimestre (22 % des fabrications de l'année écoulée). En reblochon, les mois d'avril, mai et juin constituent en effet une période clé pour l'équilibre des marchés. Fromage à pâte pressée non cuite au lait cru, le produit ne se stocke pas. Sa qualité baisse rapidement au-delà de quelques semaines. Après la crise de 2003, qui avait provoqué des pertes de marché et un effondrement des prix du lait, un premier système de régulation du lait de printemps avait été mis en place. Un dispositif d'écrêtement visait à inciter les producteurs à décaler leurs vêlages pour produire plus en fin d'année, et coller ainsi à la demande croissante l'hiver. En 2009, le système avait été renforcé au niveau des ateliers de transformation. « Nous souhaitions faire valider juridiquement ce qui fonctionnait et compléter le dispositif », explique Gilles Lambersend, le président du SIR, le Syndicat interprofessionnel du reblochon qui représente 134 producteurs de reblochons fermiers, 612 producteurs de lait à reblochon, 22 ateliers de transformation et 12 affineurs.

Des règles adoptées à l'unanimité des opérateurs

Parues au JO le 22 avril, les règles de régulation de l'offre de reblochons AOP prennent effet au cours de cette campagne laitière 2014-2015. Elles ont été adoptées à l'unanimité lors de la dernière assemblée générale, ce qui témoigne de l'existence d'un consensus au sein de la filière où, pourtant, cohabitent des fromagers aux profils très différents : Lactalis, la fromagerie Chabert, mais aussi des PME, des producteurs fermiers et des affineurs. Tous les ans, le nombre de pastilles attribuées aux opérateurs dans le cadre de l'accord de régulation sera actualisé en fonction de la situation du marché. Les coefficients mis en place pour la campagne pourront être ajustés en cours de campagne. Une telle réactivité est possible grâce à l'existence d'un observatoire des marchés créé il y a une dizaine d'années. Pour être en conformité avec le paquet lait européen, il fallait aussi garantir une ouverture aux nouveaux entrants. Pour cette première année 2013-2014, le taux d'ouverture a été défini à 2 % du tonnage, soit 330 t supplémentaires (270 t en reblochon laitier, le reste en reblochon fermier). « À quelques mois de la sortie des quotas, l'accord de régulation est une grande avancée », se réjouit Gilles Lambersend. Avec 17 000 t (dont 3 000 t en production fermière), le reblochon représente le plus gros tonnage des fromages de Savoie. De quoi donner des idées à d'autres.

ANNE BRÉHIER

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

Tapez un ou plusieurs mots-clés...