C'est avec de l'enthousiasme et une ambition non dissimulée que les administrateurs ont décliné le projet de La Prospérité Fermière pour 2025, lors de l'assemblée générale de la coopérative du Pas-de-Calais. Cet état d'esprit semble partagé par les associés coopérateurs, puisqu'ils ont validé le principe d'une augmentation de capital de 13 €/1 000 l. Une décision sûrement facilitée par un prix du lait globalement au-dessus du prix moyen français (voir p. 12), un contexte favorable et un cap clair pour l'après-quotas. En effet, la forte demande en produits laitiers des pays émergents apparaît comme une aubaine pour une laiterie qui réalise plus de 91 % de son chiffre d'affaires (414 millions d'euros) sur les ingrédients laitiers, dont 61 % à l'export.
« Le marché mondial est devenu plus valorisant que le marché intérieur et nous avons évidemment profité de cette conjoncture », souligne Gilles Desgrousilliers. Malgré un résultat de 9,7 M€, le président de la coopérative se garde de tout angélisme, conscient de la volatilité accrue du marché avec un déphasage entre le prix du lait et celui des intrants. « Dans ce nouvel environnement, nous avons deux défis à relever pour rester leader des ingrédients laitiers : amortir les effets de la volatilité et atteindre notre taille critique. »
« Nous devons atteindre notre taille critique »
La stratégie du groupe consiste à renforcer ses trois gammes de produits : d'une part, les commodités laitières (poudre de lait entier et écrémé) qui permettent d'écouler un volume important mais sur un marché volatil et, d'autre part, les poudres enrichies en protéines et les compléments alimentaires porteurs de valeur ajoutée sur un marché en pleine croissance (10 % en 2013). « Répondre aux attentes de cette clientèle globalisée nécessite d'atteindre notre taille critique, c'est-à-dire doubler les volumes traités et le chiffre d'affaires d'ici à 2025. C'est un objectif que nous n'atteindrons pas seuls mais en partenariat avec d'autres producteurs et acteurs de la filière régionale. » Ainsi, après avoir mis en service cette année une nouvelle tour de séchage portant la capacité de son usine de Saint-Pol-sur-Ternoise à 700 millions de litres, La Prospérité Fermière pourrait investir dans une seconde tour d'ici à 2016, dans le cadre d'un projet collectif de bassin et ainsi jouer un rôle de « pivot du bassin » clairement revendiqué.
JÉRÔME PEZON
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