Aujourd'hui, les regards sont braqués vers l'Asie et l'envolée de sa consommation de produits laitiers. Demain, ce sera l'Afrique avec son milliard d'habitants. L'émergence d'une classe moyenne dans les vingt prochaines années s'accompagnera, comme ailleurs, d'une demande accrue. Des grands groupes s'y préparent. L'Irlandais Glanbia est, depuis de longues années au Nigeria, le numéro un africain en termes de PIB. Danone intensifie depuis deux ans son implantation. En 2013, il a consolidé sa présence en Afrique du Nord (contrôle de la Marocaine Centrale Laitière) et s'est lancé en Afrique de l'Ouest (49 % de participation dans Fan Milk, premier fabricant de produits laitiers glacés). Il vient de finaliser, cette fois-ci en Afrique de l'Est, son entrée à hauteur de 40 % dans Kenyan Brookside Dairy, leader laitier de cette région.
Même là où on ne s'y attend pas, comme au Mali, la consommation de lait frémit. Avec huit mois sans pluie, on peut penser que cet immense pays n'a pas les atouts nécessaires pour produire du lait. « Il a une tradition d'élevage bovin », nuance l'Afdi Normandie, association qui favorise les échanges entre agriculteurs normands et maliens. Elle apporte son appui au développement et à l'organisation de la production laitière. « Produire pour nourrir des animaux n'est pas habituel mais depuis trois ou quatre ans, les mentalités évoluent. » Bamako, la capitale, qui concentre 10 à 15 % des 16 millions d'habitants, draine la demande et tire le prix du lait vers les 450 à 550 €/1 000 l.
Naissance d'une interprofession au Mali
« Vendre 5 litres par jour revient au salaire mensuel d'un instituteur. Les éleveurs comprennent leur intérêt. » Cette évolution de la consommation rencontre la volonté du gouvernement malien de promouvoir le lait, avec des aides pour les constructions de mini-laiteries, par exemple. « Charge aux éleveurs de s'organiser en coopératives pour la collecte et la transformation du lait. » Ce qu'ils font. « À Bamako, une interprofession laitière de coopératives et revendeurs de lait s'est constituée en 2013. Ils se sont accordés pour différencier le prix du lait en saisons sèche et des pluies. Objectif : mieux gérer le lait en légère surproduction en saison des pluies. »
CLAIRE HUE
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