Frémissement de baisse de prix en Europe de l'Est

Les producteurs français ont en travers de la gorge l'écart moyen de 20 €/1 000 l avec l'Allemagne. Ils espèrent que le prix du lait de Sodiaal, promis élevé cet été, sera au rendez-vous, tout comme celui de deux grands groupes français Lactalis et Bongrain. Le second semestre sera déterminant pour dépasser les 365 €/1 000 l que les entreprises ont prévus en 2014.

Baisse de 25 €/1 000 l depuis mars en Pologne

Si les cotations de beurre-poudre se maintiennent, la crise russo-ukrainienne reste un facteur d'incertitudes. Faut-il voir dans la tension sur le prix du lait polonais, depuis mars, des signes avant-coureurs ? Très réactive au marché, la Pologne enregistre un fléchissement moyen de 25 €/1 000 l(1) pour atteindre 341,20 €, qualités et primes incluses. « La crise ukrainienne a provoqué une dévaluation du rouble face à l'euro depuis la mi-janvier, ce qui augmente le prix des produits laitiers exportés. Les produits européens sont devenus chers dans les rayons russes », analysait début juin la coopérative Lowicz, numéro 3 polonais avec 930 Ml. En période de pic de collecte, l'Allemagne est surveillée de près par sa voisine qui s'inquiète de l'entrée sur son territoire de laits concentrés et PGC allemands. « Référencées par les GMS polonaises, les industriels allemands utilisent ce réseau pour vendre à prix cassés. »

Les entreprises françaises suivent le mouvement

Lowicz, qui transforme 35 % de sa collecte en lait UHT, voit le prix de ce produit baisser de 8 à 9 c€/l. Les entreprises françaises implantées en Pologne suivent le mouvement. Depuis le 1er mai, Danone (190 Ml) applique une réduction du prix de base de 19,50 €/1 000 l. Dans l'est, selon les producteurs rencontrés, la baisse de Lactalis serait de 12 € en mai. Près de Poznan (67 Ml sur un total de 131 Ml), Bongrain-Turek a négocié pour mai - 4,80 €/1 000 l.

(1) 1 euro = 4,1 zlotys.