Laïta investit 80 millions dans les protéines laitières

Christian Couilleau (à gauche), directeur de Laïta, et Dominique Chargé, président.© P.L.C.
Christian Couilleau (à gauche), directeur de Laïta, et Dominique Chargé, président.© P.L.C. (©)

Une demande soutenue, la fin des quotas, mais aussi la recherche d'une meilleure résistance à la volatilité : autant de bonnes raisons pour Laïta de lancer un ambitieux programme de développement.

Laïta(1) va investir 80 millions d'euros en deux ans afin de développer son activité dans les ingrédients secs. Ceci se rajoute aux 40 M€ investis chaque année depuis 2009 dans l'entretien ou la remise à niveau des usines. Au coeur de ce projet se trouve une nouvelle tour de séchage mixte qui sera construite à Créhen (Côtes-d'Armor). Autrement dit, un outil capable de fabriquer une large gamme de produits à haute valeur ajoutée. « Cette usine devra rester opérationnelle vingt ou trente ans. Elle respectera les normes pharmaceutiques », précise le directeur de Laïta, Christian Couilleau.

Le président de l'entreprise, Dominique Chargé, est bien conscient de l'engouement des industriels laitiers pour le marché asiatique de la poudre de lait infantile. Cela ne l'inquiète pas. « Les projets engagés d'ici à 2020 ne couvriront que trois ans de la croissance actuelle du marché chinois », précise-t-il. Mais Laïta n'est pas un gros faiseur. Elle vise le développement de marchés à haut niveau d'exigence dans le domaine de la santé et de la sécurité. Le nouvel outil, qui devrait sortir de terre à l'automne, aura une capacité de 30 000 t, dont 80 % à destination du grand export. Un volume relativement faible par rapport aux grosses unités d'Europe du Nord ou de Nouvelle-Zélande, mais il ne s'agira pas que de poudre de lait infantile.

Et le projet ne s'arrête pas là. Laïta mise sur la valeur des protéines en général, pour lesquelles les marchés se segmentent afin de répondre aux besoins spécifiques des nouveau-nés comme des personnes âgées ou des malades, par exemple. Engagée depuis très longtemps sur le marché de la nutrition clinique, Laïta dispose d'un savoir-faire dans ce domaine. Des complexes de déminéralisation du lactosérum seront installés à Landerneau (Finistère) et à Créhen. À terme, l'entreprise produira 7 500 t de lactosérum déminéralisé par an.

S'y rajoute un outil permettant le cracking du lait à Landerneau au rythme de 230 000 l par jour. Laïta va aussi développer la production de poudre de lait fermenté à Ancenis (Loire-Atlantique). Ces ingrédients rehaussent le goût des desserts.

Une capacité à transformer 15 % de lait en plus

Au total, ces investissements permettront de transformer 15 % de lait supplémentaires. La croissance de la collecte atteint 11 % depuis 2009. La création nette d'emplois sera de cent postes. Deux cents ont déjà été créés depuis cinq ans.

Ces projets s'inscrivent complètement dans des stratégies coopératives, selon Dominique Chargé. « Nous misons sur des marchés lointains, mais la valeur créée reviendra sur nos territoires. C'est ici, dans l'Ouest, que le lait sera produit et transformé. De plus, en privilégiant les produits sophistiqués, nous serons moins sensibles à la volatilité. Notre ambition est de nous maintenir sur le podium en termes de prix du lait, y compris lorsque la conjoncture sera dégradée. »

PASCALE LE CANN

(1) Laïta est une société privée détenue par trois actionnaires coopératifs : Even, Terrena et Triskalia.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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