L'agrandissement est clairement en marche en France comme chez ses voisins. C'est ce qu'a constaté Christophe Perrot, économiste à l'Institut de l'élevage, lors de la journée Dairyman, à Rennes (Ille-et-Vilaine), début avril :« En France en 2013, 16 % des vaches vivent dans des troupeaux d'au moins 100 vaches laitières, contre 3 % en 2000. » La tendance à l'agrandissement est manifeste, mais avec des différences. La France et l'Allemagne restructurent plus vite, avec une baisse du nombre d'élevages de, respectivement, 5,1 % et 4,1 %/an entre 2007-2008 et 2012-2013. Le taux ralentit en Irlande, car la politique volontariste a conduit à créer de nouveaux élevages. On constate un coup d'arrêt au Danemark, dû à la crise de 2009 qui a stoppé les investissements des gros élevages. Une analyse plus fine montre des écarts marqués entre les régions en France et en Allemagne. En Bavière, seulement 8 % des vaches se trouvent dans des troupeaux de 100 vaches laitières ou plus contre 51 % en Basse Saxe. Elles sont 28 % en Poitou-Charentes, ou 25 % en Bourgogne, mais 14 % en Bretagne et 8% en montagne-piémont.
Une accélération probable
Même si la hausse du cheptel national explique en partie l'augmentation de l'agrandissement en 2013, le nombre de vaches vivant dans des troupeaux dépassant les 100 vaches laitières va augmenter encore, car beaucoup d'élevages sont à la limite.
« On peut s'attendre à une accentuation des contrastes entre les régions, car la tendance est moins marquée en montagne », souligne Christophe Perrot.
PASCALE LE CANN
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