L'organisation des producteurs pour l'après-quotas reste au coeur des préoccupations de l'OPL. Réunis en congrès le 4 mars, à Montrond-les-Bains (Loire), les éleveurs laitiers de la CR (Coordination rurale) ont découvert l'étude sur les coûts de production présentée par leur présidente, Véronique Le Floc'h. Ce travail a été réalisé avec les Allemands de l'EMB (European Milk Board) sur la base des informations du Rica(1). Elle ne concerne que les élevages spécialisés et le coût de production est calculé hors charges supplétives (rémunération du travail et du capital).
Les données comptables n'étant connues qu'avec un décalage dans le temps, il a fallu extrapoler pour estimer les résultats récents. « La méthode est reconnue par la Commission européenne », argumente la présidente.
Un coût de production moyen de 45 c/kg de lait
Pour 2013, le coût de production moyen se situe entre 40 et 45 c/kg de lait, une fois les aides déduites. Il va de 34 c en Bretagne à 49 c dans le Sud-Est. « Les Bretons ont peu investi. Cela réduit leur coût de production, mais c'est inquiétant pour l'avenir », souligne Véronique Le Floc'h. Elle rajoute que le prix du lait ne couvre pas ces charges. Mais il convient de préciser que les ventes d'animaux doivent aussi y contribuer. Pour elle, l'enjeu est aujourd'hui d'aller plus loin, d'une part en calculant les prix d'autres pays (Italie, Pays-Bas, Belgique), mais surtout en créant enfin l'Agence de surveillance européenne. Cette idée de Dacian Ciolos vise à mettre en place une instance européenne chargée de collecter des informations dans le but de suivre les marchés et d'anticiper les crises. Ces informations concerneraient pour chaque État le niveau de la collecte, les prix, les stocks, les coûts de production, etc. « Le relais français pourrait être le Cniel rénové », poursuit la présidente. Entendez par là une interprofession ouverte aux syndicats minoritaires. Or, l'OPL n'y siège pas encore, faute d'avoir obtenu les garanties qu'elle demande en matière d'équité dans les prises de décisions.
Désormais, l'OPL compte sur la loi d'avenir pour définir des conditions acceptables à son entrée dans l'interprofession.
PASCALE LE CANN
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